Plus de 3Md€ perdus. La chute concomitante des recettes commerciales et du Versement mobilité (VM) déstabilise les modèles économiques du transport public. La publication annuelle, le 19 novembre, des résultats de l’Observatoire des mobilités de l’UTP est venu rappeler l’ampleur des conséquences de la pandémie, aussi bien sur le niveau de l’offre que sur les coûts liés à la désinfection (en augmentation de 50% en moyenne, et de 70% à la RATP où ils sont passés de 90 à 160 millions d’euros). Sans oublier, bien sûr, les baisses de recettes de billetterie (plus de 2 milliards d’euros au total, dont 1,6 milliard pour Île-de-France Mobilités) et de Versement mobilité (au moins un milliard d’euros).
Modèles à revoir. Outre la nécessité d’un plan de soutien à court terme, qui doit permettre aux autorités organisatrices de ne pas réduire l’offre, le président de l’UTP, Thierry Mallet a évoqué une série de ressources alternatives, ou complémentaires, à un VM qui ne devrait pas retrouver de sitôt sa dynamique. Péage urbain sur le modèle suédois, tarification des externalités négatives des modes carbonés figurent parmi les solutions envisagées. Un renforcement des outils de lutte contre la fraude pourrait permettre de rapporter 500 à 600 millions d’euros par an. Le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, qui a déposé dans le cadre de la loi de sécurité globale un amendement permettant aux opérateurs d’accéder aux données fiscales des contrevenants, a également chargé un expert, Philippe Duron, d’une mission sur l’avenir du modèle économique des transports en commun.