Dans un communiqué récent, le Groupement des Autocaristes du Tourisme Français explique les « Raisons de la colère » et appelle à une mobilisation le 10 mai prochain à Paris.
Le 10 Avril dernier, le GATF alertait par une lettre ouverte, le cabinet du ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance, sur l’inquiétude croissante des professionnels du Tourisme par autocar quant aux perspectives de reprise économique du secteur. A cette occasion, il était rappelé au ministre, l’inadéquation des mesures d’aide pour les autocaristes du secteur touristique.
En effet, avec une activité quasiment à l’arrêt depuis plus d’un an, les dirigeants s’inquiétaient à juste titre des perspectives économiques à très court terme, dès que les aides de Gouvernement, déjà insuffisantes et inadaptées, seraient réduites ou cesseraient. Il était également rappelé dans ce courrier que le désespoir pouvait être mobilisateur.
Pourtant, notre appel du pied a été totalement ignoré, tant par notre Ministère de tutelle, que par Bercy.
Le ton monte
Ce silence assourdissant n’est plus acceptable pour ces TPE/PME qui font partie intégrante du tissu économique d’un pays à vocation touristique comme la France et que l’on ne peut considérer comme championnes de l’optimisation fiscale.
Ce mépris, qui a été très mal perçu par les professionnels du secteur, nous conduit donc à organiser un mouvement d’une ampleur inégalée à ce jour, de par le nombre de véhicules mobilisés. Ainsi, le mouvement du 12 mars, qui pour mémoire, avait réuni près de 150 autocars, ressemblera à une sage réunion amicale comparée au nombre de véhicules et à la détermination des participants au mouvement prévu ce lundi 10 mai 2021.
En effet, quelle que soit leur chapelle et leur attache à une organisation représentative, tous les autocaristes sont conviés à participer à cette très longue procession Parisienne, qui n’aura pas forcément le caractère bon enfant du dernier rassemblement.
Pour ceux qui seraient tentés de penser qu’il ne s’agit que d’une réaction épidermique, voire un simple baroud d’honneur, ces entrepreneurs responsables sauront montrer au Gouvernement qu’ils n’ont plus rien ou si peu à perdre, au vu de leurs situations financières et perspectives de survie.
Des trésoreries exsangues, des capitaux propres dégradés, des actifs sur parc dépréciés, sont autant de sujets d’angoisses pour des opérateurs qui ont vu les efforts de plusieurs années, voire de plusieurs générations se disloquer en un an de pandémie. Entre mourir en apnée du sommeil ou mourir la tête haute, les autocaristes ont choisi.
Pour le GATF, pourtant, toujours prompt à saluer les mesures d’aides du Gouvernement, un feed-back sur l’année écoulée nous a conduits à constater quelques ratés dans le moteur :
- Accès trop tardif (9 mois) au FDS qui se ressent de manière désastreuse aujourd’hui
- Inclusion très tardive au « Plan Tourisme »
- Exclusion de facto du dispositif de compensation des coûts fixes du fait du seuil de CA d’1 million d’euros
Pour toutes ces raisons qui plongent le secteur des autocaristes dans un marasme sans précédent, le GATF mobilise les professionnels du secteur afin d’obtenir les mesures suivantes :
- Que le dialogue soit renoué entre le Gouvernement et les représentants du GATF
- La prise en compte du secteur du transport touristique par autocar dont la reprise ne sera nullement concomitante à la réouverture des restaurants et des frontières
- L’accompagnement par le Gouvernement à la valorisation de notre secteur, ses efforts sanitaires et son rôle essentiel dans le rayonnement touristique de la France
- La prolongation du dispositif d’activité partielle à 100% jusqu’à la reprise effective de nos activités.
- L’abaissement du seuil de CA pour l’accès à la prise en charge complémentaire des coûts fixes étant donnée la charge écrasante des investissements matériels
- L’inclusion du GATF à la Commission Tourisme Durable aux Assises de Paris
Le GATF est resté à l’écoute de trop longues semaines sans que nos interlocuteurs le restent… à l’écoute.