D’une dizaine en 2022, les Zones à Faibles Émissions Mobilité passeront à plus de 40 en 2025
Le bilan de la qualité de l’air extérieur en France en 2019 confirme une amélioration en lien avec la réduction des émissions de polluants, suite à la mise en œuvre depuis plusieurs années de stratégies et plans d’action dans différents secteurs d’activité. Toutefois, des dépassements des nouveaux seuils réglementaires de qualité de l’air persistent, même s’ils sont moins nombreux que par le passé et touchent moins de zones. Incriminés, l’ozone et le dioxyde d’azote, principalement à proximité du trafic routier en ce qui concerne le dioxyde d’azote. Bilan de la qualité de l’air extérieur en France en 2019.
Pour circuler dans les territoires placés en zone à faibles émissions mobilité (ZFE-m), le certificat qualité de l’air est rendu obligatoire (Crit’Air). Des restrictions de circulation sont mises en place. D’une dizaine en 2022, elles passeront à plus de 40 en 2025.
Inadéquates, mal comprises? Les ZFE-m sont rejetées
Mais la loi n’est pas tout, il faut encore qu’elle soit acceptée. Ainsi, une consultation menée par le Sénat, révèle que les ZFE-m font l’objet d’un rejet massif des citoyens ayant participé à cette consultation. La Commission de l’aménagement du territoire et du développement durable de la Haute assemblée a organisé cette consultation qui a recueilli un nombre record de 51346 réponses, de particuliers ou d’entreprises, qui se montrent respectivement opposés à 86% et 79% à la mise en place de ces zones.
Parmi les répondants, 93% sont des particuliers et 7%, seulement, des professionnels. Considérées comme technocratiques, créant une rupture d’égalité entre les citoyens, la mesure a dû mal à passer. Seuls 16% des répondants estiment avoir des solutions alternatives suffisantes. Enfin, le ressenti varie beaucoup d’une catégorie socioprofessionnelle à une autre, 25% des cadres étant favorables à la mesure contre 11% des employés et 4% des ouvriers.
Le premier frein au déploiement des ZFE-m réside dans le coût d’acquisition des véhicules propres, jugé trop élevé pour 77% des particuliers, devant l’accessibilité insuffisante des métropoles depuis les zones périurbaines ou rurales (51%) et l’insuffisance d’offres de transports alternatifs (42%).
Présentée comme une mesure de santé publique, elle ne passe pas sur un plan social. Quant à la voiture électrique, à condition qu’elle devienne abordable pour le plus grand nombre, elle ne résoudrait pas le problème de congestion et d’occupation de l’espace public.
Les cars express peuvent être une solution à adopter de toute urgence. Il n’est que temps. Reste que le besoin en infrastructures sera difficile à satisfaire, avec une vraie interrogation sur la capacité des entreprises qui pourraient se lancer dans l’aventure à recruter les conducteurs nécessaires.