Le président de la Fédération nationale du transport de voyageurs revient sur l’un des thèmes majeurs de son congrès. Comment faire face à court terme à l’abandon du diesel ?
Sa réponse est pragmatique : ce n’est pas possible dans le contexte actuel. Malgré les primes gouvernementales à hauteur de 30 000 euros par véhicule pour l’achat d’autocars ou d’autobus à motorisation hydrogène ou électrique, la disponibilité et le coût de ces véhicules restent prohibitifs pour une transition rapide.
« Aujourd'hui, les autocars à hydrogène n'existent pas et l'offre électrique est faible, pour ne pas dire inexistante, et quasiment exclusivement asiatique", rappelle Jean-Sébastien Barrault. « Et on peut comprendre pourquoi les entreprises ne font pas appel à cette prime quand les autobus coûtent au bas mot 120 000 euros et plutôt 300.000 à 400.000 euros pour un car de tourisme ».
Prime pour le GNV
Une première décision positive serait l’extension de cette prime aux véhicules à motorisation GNV. A ce jour, un autocar GNV est à peine plus cher qu'un modèle diesel, alors qu’un modèle électrique, de construction chinoise en majorité, coûte presque le double insiste la FNTV.
La demande a été entendue par le ministre des Transports lors du récent congrès à la Maison de la Chimie. « Le bonus en l'état n'est pas adapté », reconnait Jean-Baptiste Djebarri. « Je suis favorable à le faire évoluer ». Il a évoqué ainsi les travaux de la task force constituée autour de son équipe ministérielle avec les professionnels pour favoriser la transition énergétique des véhicules lourds. De son côté, Alain Griset, ministre des PME évoque les contacts pris avec les industriels de la filière pour améliorer l’offre.
La sanction des ZFE
Car une épée de Damoclès reste suspendue au-dessus de la plupart des entreprises de transport et de loisirs qui veulent encore emmener leurs clients en centre-ville. La généralisation des Zones à Faibles Émissions (ZFE) avec interdiction d’accès aux véhicules au diesel touche toutes les grandes métropoles. Paris avant 2024, Lyon avant 2026.
Les autocaristes s'inquiètent d'autant plus que de nombreuses agglomérations prévoient de mettre en place des "zones à faible émission" (ZFE) dont devraient être bientôt exclus les véhicules diesel. A Lyon en 2026 par exemple.
Les ministres se reconnaissent assez impuissants face aux décisions des collectivités territoriales et notamment des métropoles. Ils s’engagent, ainsi que certains présidents de régions, comme Xavier Bertrand ou Valérie Pécresse, à provoquer le dialogue pour modifier les conditions d’accès et/ou le calendrier de mise en œuvre afin de donner plus de latitude à la profession de s’adapter