L’Autorité publie aujourd’hui son 1er rapport multimodal annuel sur le marché du transport de voyageurs en France, dans lequel elle propose un état des lieux des mobilités longue distance et quotidiennes avant la Covid-19.
A travers ce rapport, l’Autorité de régulation des transports adopte une vision transversale des marchés, conformément à ses orientations stratégiques pour 2021-2022. Ce rapport vise également à accompagner l’approfondissement de la connaissance des évolutions des comportements de mobilité afin d’objectiver le débat public et éclairer les décisions publiques.
Croissance régulière
Dans son ensemble, le marché du transport de voyageurs a sensiblement crû depuis 2014 avec 31 milliards de voyageurs.km de plus. S’il reste dominé par les véhicules particuliers en 2019, la part relative de ces derniers diminue au profit des transports collectifs, qui représentaient près de 20 % de part modale avant la Covid-19.
Effet de seuil autour de 100 km
Si la très grande majorité des voyageurs font des déplacements de moins de 100 km, la plupart des kilomètres parcourus le sont sur des distances supérieures à 100 km. Cet effet est aussi confirmé par l’analyse des trafics autoroutiers et l’étude des déplacements pendulaires effectués entre le domicile et le lieu de travail.
L’analyse des comportements de mobilité montre que les modes de transports les plus rapides sont privilégiés pour proposer ou effectuer les trajets les plus longs. Les zones de pertinence des modes de transport sont bien corrélées à leur vitesse.
Ainsi, sur le segment des déplacements interurbains de plus de 100 km, le train apte à la grande vitesse (TAGV) est le mode de transport collectif le plus utilisé (60 %), suivi de l’avion (22 %), des trains express régionaux (TER, 10 %) et Intercités (6 %), puis des « cars Macron » (4 %).
Si la quasi-totalité de la population française habite à moins d’une demi-heure de route d’une gare desservie par un TER, donnant la possibilité, grâce aux correspondances, d’effectuer un trajet longue distance, la moitié de la population réside à plus d’une demi-heure d’une gare ferroviaire permettant une desserte nationale directe (TAGV/Intercités).
L’interurbain classique coûte très cher
Le TAGV (hors services à bas prix), le véhicule particulier sur autoroute concédée et le TER (pour les non-abonnés) ont un coût sensiblement identique pour le voyageur. Pour tous les modes de transport, la plupart des opérateurs optent pour une tarification dynamique, qui permet d’optimiser le taux de remplissage. Les prix affichés augmentent fortement à l’approche du départ, s’établissant à des niveaux toujours supérieurs à très supérieurs au prix moyen effectivement payé par le voyageur.
Le poids du transport collectif corrélé à la distance
Si l’usage des transports collectifs pour les déplacements pendulaires entre unités urbaines augmente avec la distance parcourue, même en présence d’une offre de transports collectifs, la part de la voiture reste, à l’exception de la périphérie de quelques grandes métropoles, notamment Paris, très largement majoritaire.
En intra-urbain les mobilités douces pèsent lourd
Pour les déplacements pendulaires, à l’inverse de ce qui est observé pour les transports collectifs et pour les déplacements du quotidien en général, la part modale des modes doux diminue avec l’intensification de la densité d’urbanisation. Les critères socio-professionnels influencent relativement peu les modes de déplacements, et reflètent plutôt les lieux de résidence et d’emploi des différentes catégories.
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