L’Institut Montaigne, think tank d’inspiration libérale, vient de publier un long rapport (160 pages) intitulé : Transports du quotidien : en route vers le sans carbone ». Au-delà de l’analyse de la situation actuelle, il préconise plusieurs mesures concrètes pour y parvenir.
Le constat est sans appel : « Depuis plus de vingt ans, le transport est l’activité qui contribue le plus aux émissions de GES de la France, à hauteur de 31 % des émissions totales du pays », indique le rapport en introduction. Il attribue la responsabilité aux politiques publiques qui ont longtemps favorisé la mobilité individuelle et la voiture particulière en raison de l’extension de la ville vers les banlieues sans prévoir les infrastructures nécessaires de transport collectif.
Après l’analyse des raisons, le rapport insiste sur les solutions. Il propose douze axes de travail pour changer les pratiques, les mentalités et promouvoir les mobilités douces.
Les 12 propositions pour décarboner le transport routier Transformation de la logistique urbaine :
Proposition N° 1 Encourager les collectivités locales à se doter d’une vision harmonisée sur la logistique urbaine du dernier kilomètre à l’échelle d’un territoire afin de permettre des actions davantage optimisées pour les acteurs de la logistique urbaine.
Proposition N° 2 Responsabiliser les Autorités Organisatrices de la Mobilité (AOM) pour qu’elles développent une offre mutualisée de casiers de dépôt, en particulier dans les centres urbains.
Proposition N° 3 Faire émerger un « éco-score » sur les émissions de GES à afficher au moment de l’achat en ligne pour les différents modes de livraison proposés, afin de sensibiliser et de guider le choix du consommateur.
Proposition N° 4 Faciliter la mise en œuvre de solutions permettant de réduire le volume de vide transporté, à la fois sur chaque trajet et au sein de chaque paquet. Développement d’un partage plus efficient des infrastructures publiques
Proposition N° 5 Rééquilibrer les usages de l’espace public routier (à l’échelle départementale et nationale) et urbain (à l’échelle communale) pour les modes de transports à meilleure efficience, notamment par la mise en place de voies réservées (covoiturage, vélo, etc.).
Proposition N° 6 Proposer à l’ensemble des élus et services techniques des collectivités un guide avec des aménagements cyclables harmonisés et accompagner la montée en compétences des services en charge, afin d’accélérer le développement d’aménagements de qualité et de favoriser l’utilisation du vélo.
Proposition N° 7 Favoriser le report modal du véhicule individuel vers le transport collectif dans les zones périurbaines par le développement de pôles d’échanges multimodaux routiers sur voies rapides et la mise en place de voies réservées aux bus depuis ces pôles d’échange. Implication des entreprises dans les changements de pratiques de mobilité
Proposition N° 8 Permettre aux entreprises d’allouer le forfait mobilité aux salariés sous forme forfaitaire via une application unique, en obligeant les opérateurs de mobilité à accepter l’interface complète, y compris le paiement, avec des applications tierces facilitant le suivi de ces dépenses.
Proposition N°9 Encourager les acteurs de la mobilité à mettre en place des plans de mobilité inter-entreprises sur les zones d’activité à travers les « comités des partenaires ».
Proposition N° 10 Accompagner le développement de solutions de covoiturage à travers le subventionnement et la promotion dans les zones dans lesquelles les transports publics sont insuffisamment développés. Accompagnement des Autorités Organisatrices des Mobilités (AOM) dans le pilotage des mutations de mobilité
Proposition N° 11 Encourager les Autorités Organisatrices de la Mobilité (AOM) des grandes métropoles à recourir à des expertises en ingénierie pour mettre en œuvre des initiatives à fort impact dans des domaines encore sous-exploités (partage des données, développement des mobilités douces…), en vue d’un développement de ces compétences et de généralisation d’initiatives comparables dans toutes les AOM. Facilitation de l’adoption du véhicule électrique par l’élimination de zones blanches prioritaires pour les infrastructures de recharge
Proposition N° 12 Faciliter l’équipement en infrastructures de recharge pour véhicules électriques dans trois zones blanches prioritaires : les parkings des immeubles résidentiels collectifs, les stations-services sur autoroute et les parkings publics souterrains.