Bus et camions: Bruxelles met la pression sur les émissions CO2
15% de réduction de CO2 en 2025 puis 30% en 2030. La toute première législation de l’UE relative aux émissions de CO2 des camions a été adoptée jeudi 18 avril, dans le but de freiner l’augmentation des émissions dues au transport routier. La nouvelle législation a été adoptée par une écrasante majorité. Elle prévoit un objectif contraignant de réduction de CO2 de 30% d’ici 2030 pour les nouveaux véhicules utilitaires lourds, tels que les bus, autocars et camions, avec un objectif intermédiaire de 15% d’ici 2025. Les objectifs auraient pu être plus ambitieux encore. Le Parlement européen s’était prononcé en novembre dernier pour une baisse de 35% des émissions de CO2 d’ici 2030, tandis que le rapporteur du projet législatif, l’écologiste néerlandais, Bas Eickhout, prônait 40% pour «atteindre les objectifs de l’accord de Paris» sur le réchauffement climatique. L'Association des constructeurs européens d'automobiles (Acea) s'était à l’inverse mobilisée pour une baisse bien inférieure, expliquant que les possibilités d'électrifier les véhicules utilitaires lourds étaient moindres que pour les automobiles, en particulier s’agissant du transport longue distance.
Un quota minimal de 2% de véhicules à faible émission. Les constructeurs d’utilitaires lourds devront également s’assurer que les véhicules à faibles émissions ou à zéro émission représentent 2% de la part de marché des véhicules neufs d’ici 2025, «afin de contrebalancer l'augmentation constante des émissions dues à la circulation routière», selon le texte. Ce dernier rapporte que les émissions de CO2 des véhicules utilitaires lourds (camions, les autobus et les autocars) représentent environ 6% des émissions totales de CO2 dans l’Union et environ 25% de l’ensemble des émissions de CO2 du transport routier. La Commission européenne devra par ailleurs proposer en 2022 de nouveaux objectifs pour l’après-2030, conformément à l’accord de Paris. Ces nouvelles obligations entreront en vigueur dès que le Conseil de l’UE aura donné son aval formel. Mais elles «sont loin d’être suffisantes pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris», regrette l’ONG Transport & Environnement, qui martèle que les règles «devront être beaucoup plus ambitieuses lorsqu’elles seront révisées en 2022».
G. H.