Les 28e Rencontres nationales du transport public se sont tenues à Toulouse du 28 au 30 septembre. Et ce n’est pas un hasard car la ville a lancé l’un des plus grands programmes de mobilité en France, après Paris.
« Ça n’a pas été une mince affaire pour faire revenir les usagers dans les transports collectifs », assure Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué chargé des Transports, en ouverture des 28e Rencontres nationales du transport public à Toulouse. Si les participants ne cachent pas leur plaisir de se retrouver enfin pour ce salon, qui se tient dans le tout nouveau parc des expositions de la Métropole, chacun sait que le contexte est difficile. Surtout les autorités organisatrices des mobilités (AOM), qui ont vu les recettes voyageurs et le versement Mobilité fondre pendant la pandémie.
Ainsi Louis Nègre, président du GART, le Groupement des autorités responsables de transport, a très clairement formulé au ministre : « Nous aurions voulu une meilleure compensation, nous voudrions le même traitement qu’à Paris ». Car l’État a avancé 565 millions aux AOM de province et 1,5 milliard pour Île de France Mobilité. « Les choses continuent d’avancer avec une philosophie d’équité. Nous en rediscuterons à l’occasion des lois de finances à venir », promet le ministre.
Innovation et tarification
Au fil des conférences et des stands du salon, l’innovation est au rendez-vous, avec des bus à hydrogène, des véhicules électriques, des flottes de vélos, des solutions numériques innovantes… « Le transport de demain sera fait de complémentarité et le rôle des AOM comme des opérateurs est d’intégrer cela dans une multi-modalité et une offre complète », souligne Marc Delayer, président du GIE Objectif transport public.
Autre grand sujet : la tarification. « Je soutiens l’idée d’une tarification ou d’un titre unifié pour les transports partout en France, car c’est la condition du transfert modal vers les transports collectifs », dit Jean-Baptiste Djebbari. En revanche, la gratuité n’est pas du tout à son goût : « Ça relève d’avantage d’une chimère car cela conduirait à ne pas développer l’offre là où elle est nécessaire ».
Les grands chantiers toulousains
« Nous croyons dans le développement des transports publics, c’est pourquoi nous avons fait le choix d’un investissement fort », explique pour sa part Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole. Un investissement qui frôle les 4 milliards dans les années à venir. À commencer par le projet de 3e ligne de métro, qui se monte à 3 milliards pour desservir, à l’horizon 2028, 21 stations sur 27 km. Le fait que le projet mobilités 2020-2025-2030 ait été retoqué par la justice ne le remet pas en cause. En revanche les aménagements induits sur la voirie pourront, eux, être contestés.
« Tisséo est un réseau très pluriel », rappelle son président, Jean-Michel Lattes. De fait, un téléphérique urbain de 3 km – le plus grand de France - est prévu pour début 2022.
La métropole toulousaine a également une ligne de tram, à laquelle s’ajoutent régulièrement de nouveaux bus à haut niveau de service. Le renouvellement de 55 % du parc est visé d’ici 2025.
Enfin Tisséo s’occupe également du schéma directeur vélo.
Et, hasard des dates, la LGV tant défendue depuis des décennies par les élus locaux s’annonce enfin entre Toulouse et Bordeaux. Les 10 milliards seront cofinancés à parts égales (40%) par l’État et les collectivités locales, et le reste par l’Europe.