Selon nos confrères du site www.frequenceterre.com, Vinci se serait d'ores et déjà positionné pour développer des liaisons en autocars express en Ile-de-France.
L’idée consisterait à proposer aux salariés de la grande couronne de laisser leur voiture sur un parking relais, et de prendre un autocar express roulant sur autoroute. L'objectif étant de les transporter jusqu'à une gare multimodale, où ils pourront rejoindre le métro ou le RER.
Selon André Broto, directeur général adjoint chez Vinci Autoroutes du réseau Cofiroutes, il y aurait dans ce contexte un gisement potentiel de deux millions de voyageurs par jour.
Ce projet s'inscrit probablement dans une double évolution favorable pour les transports routiers. La première s'attache à emboîter le pas aux BHNS, fort des premières réalisations en Isère, près de Grenoble, et des projets dans les Bouches-du-Rhône et dans l'Hérault (ce dernier ayant été retenu dans le dernier appel à projets). La seconde est encore suspendue à l'avis définitif que doit rendre l'Autorité de la Concurrence.
Ce qui filtre déjà, d'après nos sources, ce sont des orientations nettement favorables à l'autocar sur plusieurs points :
- plus de souplesse et de transparence pour la délivrance des autorisations. Les conditions fixées par la réglementation nationale étant plus restrictives que celles fixées par le droit communautaire européen, l'ARAF pourrait entrer en piste en lieu et place des services du ministère des Transports, sans parler d'exigences accrues imposées aux collectivités locales pour s'opposer aux projets présentés par les opérateurs. Trop souvent, un simple avis négatif sans motivation, ou une motivation vague ou politique, suffisent à rejeter ce projet là où le droit communautaire exige une étude détaillée pour qu'une collectivité puisse s'y opposer, au motif que le projet compromet gravement l'équilibre économique d'une ligne de service public;
- adoption d'un critère plus objectif lié au kilomètre inter-station, plutôt que le critère administratif retenu actuellement par la réglementation française;
- une analyse des conditions d'accès - les fameuses facilités essentielles - type infrastructure et gare routière. Il fallait y penser : vouloir développer des lignes routières sans en faire de même (et en même temps) avec des stations, c'est-à-dire des espaces hors voirie pour la monte et la dépose des voyageurs, et mettre enfin la France au niveau des autres pays européens.
Ces évolutions sont attendues dans le cadre du volet 2 de la décentralisation.