L’offre ferme de l’Américain General Electric pour le rachat de la branche énergie d’Alstom ne contente pas le gouvernement français, qui craint à terme un isolement d’Alstom Transport, une fois le groupe démembré.
C’est un nouveau rebondissement dans le dossier Alstom : le gouvernement a rejeté l’offre de General Electric (GE) "en l’état", selon une lettre datée du 5 mai, envoyée par le ministre de l’Economie, du Redressement productif et du Numérique, Arnaud Montebourg, au Pdg de General Electric, Jeff Immelt, et consultée par l’AFP. Le 30 avril dernier, la firme américaine avait soumis une offre ferme pour le rachat de la branche énergie d’Alstom (70% de son chiffre d'affaires) contre 12,35 milliards d’euros.
"Une acquisition qui, en l’état, conduirait à la disparition d’Alstom"
Le ministre craint "la séparation et l’isolement de la branche d’Alstom dans le transport ferroviaire" après son rachat partiel, le cas échéant, par General Electric. Il rejette "une acquisition pure et simple qui, en l’état, conduirait à la disparition d’Alstom". Pour éviter ce déséquilibre et "assurer un avenir mondial certain à Alstom Transport", il invite General Electric à reconsidérer son offre, en y incluant une cession de son propre pôle transport (dont les trains de fret et la signalisation), représentant un chiffre d’affaires de 3,9 milliards de dollars.
Par ailleurs, l’Allemand Siemens avait déclaré le 29 avril dernier qu’il soumettrait une offre au groupe, demandant expressément à Alstom de lui "donner accès aux informations et de lui permettre de rencontrer la direction sur une période de quatre semaines". Siemens avait alors proposé de céder ses activités transport au géant français, pour créer "deux champions européens et mondiaux dans les domaines de l’énergie et du transport", selon les termes d’Arnaud Montebourg qui s’enthousiasmait de cette éventuelle négociation franco-allemande, le 27 avril dernier.