Union sacrée au Japon pour commercialiser des batteries solides en 2022
Le tiers du prix d’une batterie classique. Les japonais veulent conserver leur leadership dans les batteries en se positionnant sur les batteries de seconde génération, dites «solides». Associées au sein du consortium Nedo, 15 universités et 23 entreprises nippones (dont les constructeurs Nissan, Honda ou Toyota et des fabricants de batteries comme Panasonic ou GS Yuasa) ont décidé d’une union sacrée. Il s’agit de s’affranchir de la meance chinoise en développant et commercialisant leurs premières batteries solides à partir de 2022, tout en continuant à abaisser les coûts afin de proposer un prix de 80 euros kWh en 2030, soit le tiers du coût des batteries lithium-ion actuelles. La batterie lithium-ion «solide» utilise un électrolyte solide (minéral), ce qui la différencie des batteries lithium-ion organiques actuellement utilisées. Il en ressort un risque d’explosion nul, ainsi qu’une capacité de charge plus forte (autonomie accrue) et plus rapide, avec une augmentation de la durée de vie. Le consortium Nedo vise une charge rapide en dix minutes, soit environ trois fois plus vite que les batteries lithium-ion classiques.
Fierté nationale. Les entreprises japonaises pensent détenir une certaine avance dans ce domaine. « La majorité des demandes de brevets sur les batteries solides proviennent d’entreprises japonaises », a déclaré Kei Hosoi, le chef de projet Nedo. «En tant que fabricant de batteries, nous ne pouvons pas nous permettre de laisser nos rivaux d'outre-mer nous battre dans ce domaine», souligne Eiji Fujii, directeur de recherche chez Panasonic. Ce leader mondial de la batterie a vu sa part de marché se réduire à 16% cette année, avec une baisse de 44% en 2014. Il est suivi de près par deux concurrents chinois, CATL et BYD, dont les autobus électriques sont apparus sur le marché français. Le constructeur Toyota, qui jouera un rôle de premier plan dans le projet Nedo, vise à commercialiser cette technologie au début des années 2020. En Europe, le français Saft, filiale de Total, a également constitué fin février une alliance sur les batteries solides avec le belge Solvay et les allemands Manz et Siemens.
G. H.