Le projet HyTrac vise la création d'une chaîne de traction hydrogène de forte puissance pour des véhicules lourds disponible à compter de 2018. Il vient de recevoir une aide de 10,8 millions d'euros dans le cadre du Programme d’investissements d’avenir (PIA) géré par Bpifrance.
Un moteur à hydrogène pour véhicules lourds made in France pourrait bientôt voir le jour. Le projet HyTrac mené par un consortium d'entreprises françaises spécialisées dans l’électronique de puissance et des technologies hydrogène vient en tout cas de recevoir un coup de pouce de la part du Programme d’investissements d’avenir (PIA) opéré par Bpifrance. Une aide de 10,8 millions d'euros vient en effet de lui être accordée, pour son budget total qui s'éleve à près de 26 millions d’euros sur quatre ans.
Prévue pour une commercialisation aux constructeurs de poids-lourds, et donc d'autobus et d'autocars, à partir de 2018, la solution est conçue autour sur une pile à combustible, un stockage d’hydrogène embarqué et une production d’hydrogène à partir d’énergies renouvelables. "L’offre complète consiste en un système de pile à combustible, qui transforme l’hydrogène en courant électrique en ne rejetant que de l’eau ; un réservoir de stockage embarqué dans le véhicule ; et une station de production et de distribution d’hydrogène qui peut être associée à un contrat de fourniture d’électricité renouvelable, afin de produire de l’hydrogène vert", détaille le communiqué.
L'industrie de l'autobus s'intéresse depuis longtemps à l'utilisation de l'hydrogène dans ses véhicules. Plusieurs projets européens, notamment CHIC, ont permis de mener des expérimentations dans plusieurs grandes villes. Plus récemment, un consortium public-privé Fuel Cells and Hydrogen Joint Undertaking a réuni plusieurs constructeurs européens (MAN, VDL, Evobus, Solaris, Van Hool) pour accélérer le déploiement de véhicules et le financement de la R&D. Daimler Buses a par ailleurs confirmé son intention de proposer l'hydrogène comme propulsion pour ses Citaro électrique prévus pour 2019.
Le consortium - 100% français - réunit plusieurs acteurs de la filière pour constituer l'offre complète : Tronico, (module électronique de contrôle commande de l’ensemble du système, conversion de puissance des organes de la chaîne embarquée), SymbioFCell (système de pile à combustible), GreenGT (ensemble du groupe motopropulseur), FCELLSYS (tests vibroclimatiques et les études de sûreté), Raigi (réservoirs à hydrogène). Des travaux seront également menés avec le CEA (Institut Liten Grenoble). Les pôles de compétitivité énergie Tenerrdis en Rhône Alpes et S2E2 en région Centre ont labélisé le projet et participé à son montage.
"HyTrac jette ainsi les bases d’une filière industrielle hydrogène nationale pour le transport terrestre", se félicite de son côté BpiFrance.