Il y a deux ans, près de Lorient, un petit garçon a été fauché par une voiture en pleine campagne. Il traversait la route derrière le car scolaire qui venait de le déposer. C'en était trop. Le service des transports départementaux s'est donc attaqué au problème des arrêts scolaires en rase campagne, et teste aujourd’hui des plateformes sécurisées en vue de les généraliser début 2010.
Un coût pour les petites communes
"La difficulté, c'est le prix, raconte Michel L'Higuiner, directeur du service. Dans le Morbihan, l'habitat est dispersé, les cars s'arrêtent partout, pour trois enfants en moyenne à chaque fois. Les communes ne vont pas acheter un abribus pour trois élèves, surtout, s'ils rejoignent le lycée quelques années plus tard. Je dis souvent aux maires qu'ils traitent mieux leurs poubelles que leurs écoliers parce que pour elles au moins, ils construisent des plateformes. D'ailleurs, les enfants prennent souvent le car pas loin. Mais je les comprends. Une petite commune n'a pas les moyens, s'il lui faut construire 30 abribus. Et encore ! On ne pense qu'à un côté de la route, là où les enfants montent dans le car. Pas à l'autre côté, le plus dangereux, le soir, celui où se produisent les accidents !"
Un nouveau marché pour les industriels ?
Deux mini-stations, en bois, construites par un centre d'aide par le travail sont donc en test à Sarzeau et à Baud. Une autre a été demandée à un spécialiste du plastique recyclé. Elles sont dotées de bandes réfléchissantes, pour la sécurité. Michel L'Higuiner prévoit des options : avec toit, avec rampes pour accessibilité aux personnes à mobilité réduite, peut-être avec l'éclairage. "Mais à mon avis, il ne faut pas qu'elles dépassent 1 000 euros”, explique-t-il.
Le département assumera 50% du coût au titre de l'amélioration de la sécurité.
La Mayenne, la Sarthe sont intéressées. Un nouveau marché s'ouvre peut-être aux industriels. Au bénéfice des petits écoliers.