Ce 28 mai, le conseil de surveillance de la SNCM va proposer la nomination d’un nouveau patron à la tête de la compagnie. Une décision qui pourrait sonner le glas du plan de redressement présenté il y a un an par son prédécesseur. Un préavis de grève a été déposé.
Un ancien dirigeant de l’expressiste américain DHL à la tête de la Société nationale Corse-Méditerranée (SNCM). C’est le choix qui devrait être annoncé par le Conseil de surveillance de la SNCM ce 28 mai. Fortement endettée, condamnée par Bruxelles à rembourser 440 millions d’euros au titre des aides perçues de la Collectivité territoriale de Corse (CTC) jugées incompatibles avec les règles de la concurrence, climat social explosif, volonté de son actionnaire Transdev de se désengager au plus vite, Olivier Diehl (58 ans) hérite d’un dossier bien compliqué. S’estimant trahis par cette décision, les salariés sont inquiets, et la CGT a d'ores et déjà déposé un préavis de grève débutant le 24 juin.
Des rumeurs de démantèlement
Avec le départ de son prédécesseur, Marc Dufour, c’est aussi le plan de développement qu’il avait mis sur pied il y a un an qui semble sur la sellette. Une feuille de route, prévoyant 515 départs volontaires sur 2600 emplois, qui avait été acceptée par les syndicats en contrepartie d’une commande de quatre navires alimentés au gaz naturel au chantier STX de Saint-Nazaire. En parallèle, l'éventualité d'un arrêt des liaisons au départ de Toulon et de Nice, ainsi que de la vente des lignes sur le Maghreb au plus offrant avait, à l’époque, laissé planer des rumeurs de démantèlement.
Plus qu'un repreneur connu
Ayant manifesté clairement sa volonté de se désengager au plus vite de la SNCM, Transdev avait entamé de sérieuses discussions avec deux repreneurs potentiels. D’une part, le norvégien SIEM Shipping qui avait évoqué l’acquisition de sept navires au lieu de quatre, mais qui a jeté l'éponge mi-mai dernier après un peu plus d’un an de tractations. Et d'autre part, la holding américaine Baja Ferries, dont le siège social se situe au Mexique, qui déploie trois navires sur des liaisons au Mexique et entre Porto-Rico et Saint-Dominique, et réalise environ 110 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel. Compagnie qui reste désormais la seule connue sur les rangs.