SNCM : la compagnie grecque Arista Shipping fait son entrée
A une semaine de la décision d’attribution, par le tribunal de commerce de Marseille du futur repreneur de la SNCM, le grec Arista Shipping monte au créneau, en compagnie de l’ex-président du Port Autonome de Marseille, Christian Garin.
Nouvel épisode après bien d'autres survenus dans le dossier de la SNCM : Christian Garin, ancien président du Port autonome de Marseille et ancien Pdg de l'armement Fouquet Sacop, a présenté ce jour, 12 novembre, l'armateur grec Alexander Panagopoulos, son associé dans le projet de reprise de la Société nationale Corse Méditerranée. Placée en redressement judiciaire depuis maintenant plus d’un an, la SNCM suscite l'appétit de plusieurs opérateurs.
Dans le désordre, le tribunal a reçu les candidatures de Baja Ferries, compagnie maritime américaine dirigée par l’homme d’affaires Daniel Berrebi, celle de l'entrepreneur corse Patrick Rocca et celle de Corsa Maritima Holding, qui n’ont jamais séduit les juges. Pour sa part, Christian Garin, a dû faire face à divers commentaires concernant ses capacités opérationnelles. Il vient donc de faire ce jour, à Marseille, une mise au point en présentant son allié, Alexander Panagopulos, président du groupe grec Arista Shipping. Une initiative de dernière-minute, mais pas une nouveauté puisque celui-ci était déjà venu en repérage, à Marseille, l’année dernière.
Deux filiales
Son projet de reprise de la SNCM repose sur Med Partners, une société holding localisée à Marseille, dotée d’un capital de 12 millions d’euros qui serait détenu à 75% par Arista Shipping et à hauteur de 25% par Christian Garin. Elle exploiterait la marque "Ferry de France" via deux filiales. La première serait dédiée à la délégation de service public (DSP) pour la continuité territoriale entre le continent et la Corse, dont la durée a été écourtée, sous la pression de la concurrence, par une décision du tribunal qui a ramené son échéance à 2016 au lieu de 2024. Une seconde filiale opérerait sur les autres lignes de la Méditerranée.
Alexander Panagopoulos n’est pas venu les mains vides. Il a exhibé une lettre faisant état d’un crédit bancaire de 200 millions d’euros, accordé par la banque allemande Nord/LB dans le cadre du futur développement de la flotte SNCM. Il envisage de reprendre 878 salariés (dont trois managers) et de maintenir la marque de distribution "Aliso".
En outre, la famille Panagopulos fait partie de ces armateurs grecs qui ont fait fortune et contrôlent aujourd'hui un vaste ensemble de compagnies maritimes. Pour sa part, Alexander est le co-fondateur de Superfast Ferries, côté à la bourse d’Athènes. Il a mené l’expansion du groupe Attica pour en faire une entreprise possédant et exploitant 23 navires et transportant cinq millions de passagers par an entre l'Italie et la Grèce, entre les pays de la mer Baltique et entre la Belgique et l'Ecosse.
Cette opération de communication influera-t-elle sur la décision du tribunal ? Seule certitude dans ce dossier, les syndicats ont déposé un préavis de grève de vingt-quatre heures, reconductible, à partir du 21 novembre, soit le lendemain de la décision du tribunal.