Après plusieurs expérimentations, Scania souhaite faire homologuer le bioéthanol en France et lever les obstacles fiscaux et administratifs, pour favoriser son adoption dans les réseaux urbains.
Fort de son expérience en Suède, Scania milite pour le développement du bioéthanol ED95 en France, une adaptation de la fiscalité et une labellisation de la filière de production. Il vient de publier une analyse scientifique du cycle de vie de ce biocarburant, obtenu à 95% par la transformation de végétaux sucriers (marc de raisin, betterave…). Comparé au gazole, la réduction des gaz effets de serre s'élève à 85%. Le constructeur souligne le paradoxe actuel en France concernant cette énergie propre. "Nos clients sont intéressés par le bioéthanol, Scania a les capacités en France pour produire ces véhicules, le carburant permet de réduire de 85% les rejets de gaz à effets de serre et en plus, il est largement issu de productions françaises", explique Gilles Baustert, directeur marketing et avant-vente de Scania France. "Mais le carburant n'est pas autorisé par la réglementation et aucune fiscalité adaptée n'est prévue pour les carburants verts", poursuit-il.
Adapté à l'hyper-centre urbain
Scania a mené plusieurs expérimentations auprès de transporteurs urbains, notamment à Angers, Reims ou encore dans le réseau Pastel de St-Quentin, dans l'Aisne, géré par Transdev. "Sur une période de trois mois, nous avons testé un Scania OmniCity fonctionnant au bioéthanol et en parallèle, un véhicule identique équipé d'un moteur diesel", explique Thierry Dubost, directeur du réseau de Saint-Quentin. Son bilan est "mitigé" : positifs en termes d'images pour de la desserte en hyper-centre, d'intérêt de la part des équipes d'exploitation, et bien sûr en termes de rejets, jugés "quasiment nuls"; négatifs du point de vue des coûts et de la fiscalité ou encore de la complexité administrative. Le constructeur a récemment déposé un dossier à la direction générale de l'énergie et du climat, rattachée au ministère de l'Ecologie pour faire sortir le bioéthanol de son statut de carburant expérimental en France et obtenir, à terme, une homologation en bonne et due forme.