Saft, Solvay et Siemens s’associent pour créer des batteries solides
Alliance européenne. Face à l’hégémonie asiatique dans la production de cellules de batteries pour véhicules électriques, Bruxelles a pressé pour la constitution d’un ou plusieurs « Airbus de la batterie », capables de rassembler plusieurs producteurs paneuropéens. Cette velléité a laissé de marbre le groupe Bosch, qui juge le marché déjà trop encombré et probablement non rentable. À l’inverse, le français Saft, filiale de Total, spécialisée dans les batteries de haute technologie, a constitué fin février une alliance avec le belge Solvay et les allemands Manz et Siemens. Ces partenaires entendent réaliser un programme de recherche, de développement et d'industrialisation de batteries lithium-ion solides. Ce processus pourrait aboutir à un bloc de production évolutif d’1 GWh de capacité et destiné marché de l’électromobilité (véhicules et bus électriques, secteur ferroviaire, secteur maritime, aéronautique), stockage d'énergie (SSE) et industries spécialisées.
Sept ans pour réussir. Ces partenaires ont fait le choix d’une technologie de nouvelle génération. La batterie lithium-ion «solide » utilise ainsi un électrolyte solide (minéral), ce qui la différencie des batteries lithium-ion organiques actuellement utilisées. Il en ressort un risque d’explosion nul, ainsi qu’une capacité de charge plus forte (autonomie accrue) et plus rapide, avec une augmentation de la durée de vie, ceci pour un coût inférieur. Seul inconvénient, cette batterie n’est pas encore prête. Les partenaires se donnent sept ans pour réussir à industrialiser ces nouvelles batteries et comptent sur le soutien financier des autorités européennes et nationales.
Grégoire Hamon