Retardé dans ses projets aux Etats-Unis, Navya chute en bourse
Recul de 11 à 13 M€. Pourvu que les investisseurs embarqués en bourse avec Navya aient bien attaché leur ceinture... Le 7 décembre (quatre mois après sa première cotation fin juillet), le constructeur lyonnais de véhicules autonomes a prévenu qu’il ne réaliserait pas en 2018 les ventes annoncées. Le chiffre d’affaire du groupe dirigé par Christophe Sapet sera en recul de 11 à 13 m€ par rapport aux 30 M€ espérés. Cet avertissement sur résultats a fait chuter l’action, introduite à 7€, et qui le 11 décembre ne valait plus que 2€. Le passage à la vitesse supérieure aux Etats-Unis, terrain de Google, Uber et autre Lyft, poids lourds des robots-taxis, s’avère plus compliqué que prévu.
Bons résultats en Asie Pacifique. «Le cadre réglementaire aux États-Unis est en cours d’évolution, explique la PME lyonnaise, retardant momentanément la délivrance d’autorisation pour les expérimentations de véhicules autonomes tel que ceux de Navya.» Autre raison invoquée: des clients que l’entreprise espérait voir acheter ses véhicules trainent les pieds. «La réalisation de plusieurs projets de flottes de navettes actuellement en cours de discussion, ne pourra se concrétiser qu’en 2019», indique Navya. Toutefois, l’entreprise «renforce son activité en Europe du Nord, et accroît ses ventes en Asie Pacifique». Son capital est détenu majoritairement par le fonds Robolution Capital (41,42%), fondé par Bruno Bonnell, suivi de Keolis et Valeo avec 14,3% chacun. Seul 13,5% du capital a été introduit en bourse, opération qui a permis de lever quelque 36 millions d’euros pour son développement.
M. F.