Il y a quelques jours, Alstom a retiré l'offre du Canadien Bombardier, désormais sa filiale, pourtant retenue par la RATP et la SNCF pour fournir les nouvelles rames de la ligne B du RER, au motif que l’offre faite en son temps n’était pas économiquement réaliste.
Un bras de fer s’engage entre la RATP et la SNCF et son nouveau fournisseur Alstom, alors que ce dernier avait été écarté de l’appel d’offre initial au profit de Bombardier. Un bras de fer qui va certainement se résoudre devant la justice. Les deux entités peuvent arguer d’un contrat en bonne et due forme, signé avec le groupement Bombardier Transport et son partenaire espagnol CAF pour la fourniture de nouvelles rames.
Ce n’est pas du goût d’Henri Poupart-Lafarge, PDG d’Alstom, qui assume le risque d’un conflit avec ses clients mais qu’il justifie par des réalités économiques : « si nous sommes attaqués, nous expliquerons en détail pourquoi l'offre que nous retirons n'est ni viable ni exécutable », a-t-il indiqué dans un entretien à notre confrère Le Figaro. Son communiqué est un début d’explication : « les conditions technico-financières de l'offre du consortium Bombardier-CAF ne correspondent pas aux prix de marché et ne permettent pas d'exécuter ce contrat sans risques importants pour le financeur, l'exploitant, les voyageurs et pour notre entreprise ».
En résumé, le PDG estime que Bombardier et son partenaire CAF ont sous-évalué la prestation en faisant une offre déraisonnable et sans prendre aucune marge d’erreur sur la dérive des coûts avec un calendrier trop contraint dans les circonstances actuelles.
L’affaire est donc à suivre.