Plusieurs organisations de transport nationales se sont exprimées le 21 mai dernier, afin de pointer du doigt le fait qu’un quota de véhicules propres dans les flottes, voulu par le gouvernement, pourrait avoir des conséquences négatives pour le transport public.
L’amendement gouvernemental adopté le 21 mai 2015 dans le cadre du projet de loi sur la transition énergétique, prévoit d’imposer un quota de véhicules propres, ou à très faible émissions (qui pourrait être de 50% en 2020* et de 100% en 2025), ne fait pas que des heureux dans le monde du transport de voyageurs.
En effet, plusieurs organisations nationales (la Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV), l’Union des transports publics et ferroviaires (UTP), l’Organisation des transporteurs routiers européens (Otre), l’Union nationale des organisations syndicales des transporteurs routiers automobiles (Unostra), et le Cofit, Comité d'orientation de la filière industrielle du transport), ont tenu à réagir à cette proposition, dans un communiqué conjoint jeudi 21 mai.
Elles y ont notamment pointé du doigt les risques liés à une telle décisions : "Dans le contexte actuel de restrictions budgétaires, cette initiative aura des conséquences extrêmement défavorables pour les transports publics, elle va à l’encontre du développement d’une offre de transport plus large et nie les efforts mis en œuvre depuis plusieurs décennies pour développer les réseaux de transports collectifs respectueux de l’environnement", est-il ainsi indiqué.
La nécessité d’une définition des véhicules propres
Elles sont également revenues sur le fait qu’à l’heure actuelle, la notion de véhicules propres n’a pas été clairement définie par le gouvernement (cet aspect devant normalement être précisé par le biais de décrets d’application ultérieurs). Résultat, aux yeux des organisations, le renouvellement des flottes "sans que le secteur connaisse précisément la technologie qui y est liée et sans opérer de distinction entre les autobus et les autocars qui répondent à des technologies différentes, ne permet pas de garantir l’échéance de 2025 telle qu’envisagée".
Face à cette incertitude de définition, les différentes organisations en ont également profité pour souligner la nécessité de "valoriser" la technologie Euro 6, et que celle-ci soit "considérée comme une technologie propre. Pour rappel, l’adoption de motorisations Euro 6 constitue déjà un pas considérable en termes de pollution par rapport à la norme précédente (réduction de plus de 65 % des différents rejets)".
* Ce quota devra concerner la RATP dès 2018.