Orléans rêve du SpaceTrain, qui la relierait à Paris en 15 minutes
Concurrent d'Hyperloop. La startup parisienne de Jacques Vaucanson tente de ressusciter le projet d’Aérotrain développé par Jean Bertin dans les années 60-70. Son but? Faire défiler une navette appelée SpaceTrain sur un monorail suspendu au dessus du sol, à 450km/h de moyenne. Premier objectif: relier Paris et Orléans en quinze minutes d'ici à 2025, contre une heure actuellement en train interurbain. Pour filer plus vite qu’un TGV, cette navette sur coussin d'air recourt à des moteurs alimentés par des piles à hydrogène et des batteries lithium-ion. Pas besoin de coûteux tubes sous pression, comme les projets Hyperloop. Mais pour devancer cette technologie concurrente, la startup a besoin de lever des fonds, et de s’affranchir de plusieurs contraintes administratives. Situé près d’Orléans, le monorail de l'ex-Aérotrain appartient à l'État. Pour que la société puisse l'utiliser, la législation européenne impose un appel d'offres, dont aimerait s’affranchir la startup. L’entreprise a reçu la visite du député Cédric Villani, par ailleurs vice-président de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques. Il s’est engagé à intervenir pour accélérer le processus, rapporte Le Parisien, tout en reconnaissant que «la route sera longue».
7.000 navetteurs. Interrogé par France Bleu en février dernier, Florent Montillot, adjoint à la mairie d'Orléans, et conseiller régional, fait part de son enthousiasme pour ce projet qui pourrait améliorer le sort des 7.000 navetteurs qui habitent Orléans et vont travailler quotidiennement sur Paris (4.000 dans le sens inverse), pour un prix annoncé de 10 euros l'aller. Florent Montillot indique que le tracé du SpaceTrain pourrait partir de Fleury-les-Aubrais, desservi par la ligne A du tramway, puis filer le long de l’A10. L’arrivée à Paris même, prévue à la Porte d’Italie, serait plus complexe, les derniers kilomètres s’effectuant «en souterrain» à partir de l’A86. L’an passé, SpaceTrain annonçait un prix de construction de l’ordre de 5 à 6 millions d'euros par kilomètre, soit au moins 600 millions pour les 110km qui séparent Orléans de Paris. Le prix pourrait être affiné après le test d’un premier prototype à l’échelle ½ en avril prochain, suivi d’essais complets fin 2020. Puis, si le projet avance bien, la construction d’un prototype de taille réelle qui pourrait rouler sur un vrai rail en béton…
G. H.