Cette année, les coupes nationales de football jouent en faveur des autocars. O.L. Voyages, en charge de la commercialisation des déplacements de l'Olympique Lyonnais, a du changer ses habitudes.
Spécialisée dans les groupes sportifs et agence de l’Olympique Lyonnais, l’entreprise OL Voyages (basée à Lyon) reprend la route… en autocar. "Nous avons organisé les déplacements de supporters ou d’entreprises partenaires, à destination du stade de France, en 2007 pour la coupe de la Ligue de football, en 2008 pour la coupe de France de football et, en 2010 pour le tournoi de Bercy de basket, en affrétant des rames TGV", raconte Christophe Etienne, directeur de OL Voyages. Une situation conforme aux parts de marché que détient la SNCF sur l’axe Lyon-Paris : plus de 90 % des transports collectifs. Mais cette fois, le dernier déplacement à destination du stade de France, le 14 avril pour la finale de la Coupe de la Ligue de football, a dérogé aux habitudes. "Nous avons questionné l’agence commerciale régionale de la SNCF, aussitôt connue la date de la finale, c’est-à-dire le 27 janvier. Nous avons reçu une réponse le 15 février, la veille de la commercialisation des déplacements, avec un tarif transport en augmentation de 74%, par rapport à 2008", ajoute Christophe Etienne. Le choc ! Dès le lendemain, la décision était prise de faire appel à la route, grâce au groupe Faure, actionnaire de OL Voyages.
Environ 200 autocars depuis Lyon
Un choix périlleux : "il s’agissait d’un jour de départ en vacances et avec un retour de nuit, la sécurité a été mise à rude épreuve". 27 000 billets ont été vendus à la clientèle lyonnaise, correspondant à environ 200 autocars. Un scénario à peu près identique s’est déroulé avec les supporters marseillais, détenteurs d’un contingent de billets similaire. "Je ne conteste pas la politique tarifaire de la SNCF, justifiée d’après elle par l’augmentation des redevances à Réseau Ferré de France (RFF), mais le manque de responsabilité de l’Etat de mettre sur la route, un jour de grand départ, encore davantage de véhicules routiers", poursuit Christophe Etienne. D’autant, qu’en de telles circonstances, le coût collectif de l’opération a été fort impacté par la mise en place d’un important service d’ordre, dès la sortie des autoroutes, afin d’installer des barrages filtrants, pour dissocier les cortèges ennemis des deux Olympiques de Lyon et de Marseille : "des fonctionnaires pointilleux ont mis à mal les temps de conduite de plusieurs conducteurs", relève Christophe Etienne. Fort heureusement pour cette première coupe, rien de trop fâcheux n’a été signalé, en particulier pour les huit autocars d’enfants invités par la municipalité lyonnaise. Reste qu’à espérer que pour la seconde édition, celle de la coupe de France qui va se tenir le 28 avril, il en sera de même. En tout cas, OL Voyages n’a même pas questionné la SNCF : "nous allons reconduire le même principe que pour la coupe de la Ligue". En d'autres termes : 200 autocars de plus sur les routes…