Le Tribunal de commerce d’Alençon a placé l’usine Carrier en période d’observation jusqu’au 20 janvier 2014. Les syndicats appellent l’actionnaire Fast Concept Car "à mettre la main à la poche".
L’usine de construction de cars Carrier, situé à Alençon dans l’Orne, a officiellement été placée en redressement judiciaire par le Tribunal de commerce avec une période d’observation de deux mois et demi. D’après la directrice générale de Carrier, Sophie du Merle, la société a accumulé sept millions d’euros de pertes en deux ans pour un chiffre d'affaires annuel de 21 millions d’euros. Actionnaire de Carrier, la direction de Fast Concept Car n’a pas encore réagi à ces informations. Le constructeur y produit ses véhicules Scoler et Starter.
Une cadence de production non tenue
Le site emploie 187 personnes et produit une moyenne de 400 autocars par an. Sophie du Merle, dans un communiqué, indique "qu’un nouveau combat commence, l'entreprise a déjà connu deux dépôts de bilan dans son histoire, et devra puiser à nouveau dans ses énergies pour se relever". "Ce n'est pas un soulagement, le plus dur reste à faire !, ajoute t-elle dans le quotidien Ouest-France, il fallait préserver l'essentiel , l'emploi et les salaires". Les pertes enregistrées ces deux dernières années seraient liées, selon elle, au lancement de deux nouveaux modèles de bus, qui ont nécessité, "des investissements conséquents et des changements d'organisation, nous avons du mal à tenir la cadence de production idéale", située à huit véhicules par semaine.
Le "made in france" fragilisé
Sophie du Merle appelle également les salariés de l’usine à "être mobilisés pour trouver des solutions d'avenir. J'espère que nos fournisseurs ne nous abandonneront pas dans cette période difficile», a t-elle ajouté dans Ouest-France. Un appel également lancé par les syndicats en direction de l’actionnaire Fast Concept Car "pour que le groupe mette la main à la poche pour redresser l'entreprise".
Pour le président du conseil général de l’Orne, Alain Lambert, les difficultés de Carrier sont à chercher du côté du code des marchés publics. "Les entreprises sont victimes du code des marchés publics, les administrations sont enfermées dans un corpus des règles communautaires bien connues, mais aussi françaises qui viennent pénaliser notre propre entreprise, au bénéfice de celle des pays voisins", a t-il commenté dans un communiqué.