L’Europe veut constituer un « Airbus des batteries » pour véhicules électriques
Consolider la filière européenne. Maros Sefcovic, le vice-président de la Commission européenne, chargé de l'Union de l'Énergie, appelle à une collaboration des constructeurs européens afin de concurrencer l’Asie pour la production de batteries électriques. Lors d’un déplacement jeudi à Versailles-Satory dans les locaux de l'institut Vedecom, qui étudie des solutions de mobilité propres et autonomes, M. Sefcovic a indiqué qu’il rencontrerait la semaine prochaine une trentaine d’acteurs de la filière automobile européenne à Bruxelles pour évoquer les moyens de combler les lacunes de l'Europe en matière de batteries électriques. « Dès qu’il s’agit de passer des grosses commandes, les constructeurs partent s’équiper en Asie. Or nous disposons de toute la technologie en Europe pour la conception, la fabrication et le stockage. Mais nous nos entreprises sont trop petites et dispersées, elles ne sont pas à la même échelle que leurs concurrentes asiatiques. Nous avons besoin d’une approche de coopération européenne afin de créer une vraie production dans l'Union européenne : une chaîne de valeur dans son intégralité, recyclage inclus », a-t-il déclaré.
Le marché reste dominé par l'Asie. Lors du Salon automobile de Francfort, en septembre dernier, M. Sefcovic avait déploré que pour le moment, les constructeurs de véhicules européens ne se lancent pas dans la production de cellules de batteries lithium-ion, jugée moins chère en Asie. Cette technologie pourtant, qui constitue une part importante du coût final d'un véhicule électrique, « est trop importante pour être importée », estimait-il. Le marché de la batterie électrique est dominé par les japonais Panasonic et NEC , les coréens LG et Samsung , ainsi que par les chinois BYD et CATL, dont émanent 80% de l'offre en batteries pour véhicules électriques et hybrides. Parmi les challengers les plus dynamiques figure l'américain Tesla. L'Europe est notamment représentée par Saft, filiale de Total, pour des usages industriels et militaires, par le groupe Bolloré, et par l'allemand Bosch. On retrouve également le suisse ABB.
Grégoire Hamon