Le Jury de déontologie publicitaire (JDP) a dénoncé le groupe Bolloré pour avoir employé abusivement les termes d'"écologique" et de "propre" pour désigner ses citadines électriques en autopartage dans des opérations de publicité.
Le 26 juin dernier, le Jury de déontologie publicitaire (JDP) a publié un avis : les voitures électriques du groupe Bolloré ne seraient pas aussi "écologiques" que les publicités l'affirment. Saisi en avril dernier par l’Observatoire du nucléaire, une association engagée contre l'énergie atomique, le JDP a examiné les cas de l’Autolib’ parisienne, et de la Bluely lyonnaise. Deux mois plus tôt, c’était la Bluecub de Bordeaux que l’association dénonçait.
La petite citadine électrique, pourtant très bien accueillie par le public, en prend pour son grade. "Il est parfaitement faux de prétendre qu’une automobile, qu’elle soit électrique ou non, est écologique", soutient l’association, qui précise : "Les batteries des voitures d'Autolib' sont rechargées sur le réseau électrique ordinaire, alimenté comme chacun sait à 75% par de l'électricité nucléaire". Outre la question de l’alimentation, pour l’Observatoire du nucléaire : "Cela ne règle en rien la question des autres pollutions, en particulier les pièces d’usure". Par ailleurs, l'exaction de lithium pour fabriquer les batteries des Bluecar nuirait à l’environnement des pays producteurs, particulièrement en Amérique du Sud, selon l’association.
Une accusation "grotesque" pour Bolloré
Verdict du Jury : le groupe fondateur de la Bluecar devra nuancer ses propos "en utilisant des formulations telles que «contribue à»". Julien Martin, directeur de la communication de Bolloré se défend dans Le Monde : "S’il faut enlever un mot, on le fera. Mais c’est un non-sujet". Pour lui, le chef d’accusation est "grotesque" (voir : terraeco.net). "Les villes du monde entier s’intéressent à l’Autolib’ comme véhicule non polluant, a-t-il argué. A Lyon, nous avons en outre un accord avec la Compagnie nationale du Rhône, qui nous fournit une électricité 100 % hydraulique". La question de l’usure des pièces demeure, même si le Jury le concède : "L’électricité renouvelable est bien moins polluante que celle issue de centrales nucléaires ou thermiques", concluant qu’"elle n’est pas "écologique" pour autant".