En 2007, l'Etat s'était engagé à financer le tram-train de la Réunion à hauteur de 435 millions d'euros. L''Europe doit apporter 100 millions, la Région 350 millions. Mais à quelques jours de la signature du contrat, la Région n'arrive à boucler le budget.
Le tram-train de l'île de La Réunion verra t-il le jour ? En 2007, l'Etat s'était engagé à subventionner le projet de transport public à hauteur de 435 millions d'euros dans le cadre d'un protocole signé à Matignon par l'ex-Premier ministre Dominique de Villepin et Paul Vergès, président de la Région-Réunion. Le reste du financement devait être assuré par l'Europe (100 millions) et la Région (350 millions). Mais à quelques jours de la signature du contrat, prévue courant décembre 2009, le financement du projet n'est toujours pas assuré, la Région n'arrivant à boucler le budget.
Protocole de Matignon
Elle réclame de l'Etat une "révision du protocole de Matignon" et l'attribution, à partir de 2014, d'une aide d'environ 80 millions d'euros par an, en référence à celle allouée aux régions de métropole dans le cadre de la dotation dite TER (Transports express régionaux). "Ces recettes nous sont aujourd'hui essentielles pour assurer la réalisation du tram-train dans sa première phase" a indiqué Paul Vergès fin octobre dans une lettre à Nicolas Sarkozy dont l'AFP a obtenu copie.
"L'abandon du projet serait catastrophique pour l'économie de l'île"
Paul Vergès a renouvelé sa demande, soulignant que "l'abandon du projet aurait des conséquences économiques catastrophiques, le lancement des travaux du tram-train étant attendu par tous les Réunionnais et l'ensemble des acteurs économiques et sociaux et considéré comme l'outil décisif de la relance économique".
"La dotation ferroviaire est une dotation de compensation de charges lorsque les trains régionaux ont été transférés aux collectivités. La Réunion n'est pas concernée car à l'époque du transfert elle n'était pas équipée de chemin de fer", a répliqué Mme Penchard qui s'est demandée "pourquoi ces difficultés apparaissent maintenant".
La menace de la Région d'abandonner le projet inquiète le patronat local, qui le juge "indispensable pour relancer le secteur du BTP où 7 000 emplois ont été supprimés en un an.
De son côté, la Région a justifié sa demande par l'augmentation du coût du projet, qui est passé de 1,315 à 1,550 milliard et par la baisse des recettes de la collectivité.
Un récent rapport de la préfecture a conclu que le financement du projet "s'annonce laborieux sans aide complémentaire" et "pèsera négativement sur la situation financière de la Région durant de nombreuses années". Les élus de la Région doivent se prononcer sur le dossier le 1er décembre.