Le patron de Waymo émet des doutes sur la voiture 100% autonome
Exactions. Cela fait 10 ans désormais que Google s’est engagé dans la recherche sur les voitures autonomes, avec Waymo. En l’espace d’une décennie, cette filiale d’Alphabet (la maison mère du groupe) est passée d’une petite voiture aux allures de pot de yahourt rondouillard à la mise en place du premier service de robots-taxis au monde. Depuis fin 2018, Waymo opère un service de transport à la demande payant avec des monospaces autonomes de niveau 4 dans la ville de Chandler, en Arizona. Pour l’instant, un superviseur se tient derrière le volant pour surveiller les opérations, et éventuellement écarter les fauteurs de trouble qui s’en prennent à l’expérimentation. Les médias locaux rapportent plusieurs exactions à l’encontre des mini-vans Chrysler utilisés par Waymo: pneus crevés, insultes, jets de pierres, blocage intentionnel voire menace par des armes... Une façon d’exprimer son rejet de la technologie et la crainte des accidents. Pour autant, il s’écoulera encore beaucoup de temps avant que ne débarquent les véritables voitures autonomes de niveau 5, capables de se diriger seules du départ à l’arrivée, en dehors d’un périmètre délimité comme quelques quartiers de Chandler. Et peut-être que ce niveau d’excellence ne sera jamais atteint, si l’on en croit le patron de Waymo.
Un mythe. Dans une interview donnée à Forbes, John Krafcik, le patron de l'entreprise, considère que les véhicules autonomes de niveau 5 ne verront peut-être jamais le jour. «Il s'agit probablement d'un mythe», lance-t-il. Son entreprise a beau s’être donner l’objectif de produire le pilotage autonome «le plus expérimenté au monde», John Krafcik s’attend à ce que le développement du véhicule totalement autonome prenne beaucoup de temps que prévu. «Nous lançons des voitures autonomes avec un certain niveau d’aptitude, tout comme les humains. Si vous deviez prendre votre voiture et vous rendre immédiatement à Santiago du Chili depuis San Francisco, en seriez-vous capable? Certains aspects peuvent dépasser les capacités du conducteur moyen, il en est de même pour les voitures autonomes», déclare-t-il. Après les promesses, vient le temps de la lente maturation.
G. H.