Réuni cette semaine à Bakou, le comité de l'Unesco chargé de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel a d'ores et déjà intégré à sa liste une vingtaine de manifestations et d'événements nouveaux. Autant d'idées de découverte au cours d'un voyage.
Le patrimoine culturel immatériel de l'humanité est un bon moyen d'enrichir les découvertes à proposer à la clientèle groupe dans un circuit ou un séjour à l'étranger. Le comité ad hoc de l'Unesco chargé de répertorier les événements, manifestations, fêtes ou traditions qui font la diversité des cultures du monde se réunit jusqu'au 7 décembre à Bakou pour sélectionner les candidatures qui lui sont présentées. Ce classement sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel donne une meilleure visibilité à ces traditions et savoir-faire des différents peuples ou communautés. Il contribue aussi à alerter sur les traditions ou coutumes en voie de disparition, alors qu'elles contribuent à leur manière à enrichir culturellement l'humanité.
Il faut donc faire vite si l'on veut assister à un tournoi de tchovgan en Azerbaïdjan, un jeu équestre où "s'affrontent deux équipes de cinq cavaliers montés sur des chevaux karabakhs". Vite aussi pour assister à la cérémonie de la Paach au Guatemala, un rituel de vénération du maïs accompli chaque année à San Pedro Sacatepéquez. Vite encore pour admirer le savoir-faire des calligraphes mongols dont le travail s'est heurté pendant des décennies à la répression politique du régime en place jusque dans les années 1990 à tel point qu'il n'y a plus que trois maîtres à même d'enseigner cet art spécifique de l'écriture mongole et à peine une vingtaine d'apprentis.
Une procession limousine classée
Mais d'autres traditions ne sont pas à ce point en danger. Une trentaine d'entre elles ont été soumises au comité réuni à Bakou. D'ores et déjà ont été retenus, pour la France, les "ostensions septennales limousines" qui "consistent en de grandioses cérémonies et processions organisées tous les sept ans en vue de l’exposition et de la vénération de reliques de saints chrétiens", dans la région du Limousin.
A l'étranger aussi, des cérémonies ou fêtes religieuses viennent dorénavant compléter la liste représentative. Parmi elles, les processions de structures géantes portées sur les épaules en Italie, notamment à Nola, Palmi, Sassari et Viterbo, la fête de la découverte de la Véritable Sainte-Croix du Christ, qui a lieu le 26 septembre dans toute l'Ethiopie, le Sankirtana, "chants rituels, tambours et danses du Manipur" en Inde qui accompagnent certaines fêtes religieuses et étapes de la vie de Vaishnavas, la cérémonie divinatoire du Xooy dans les villages des Serer du Sénégal, qui a lieu avant la saison des pluies au cours d'une nuit de chants et danses en costumes aux couleurs éclatantes...
Kvevri, kimchi et washoku
Des traditions culinaires comme celle du Washoku au Japon, typiquement observées lors des fêtes du Nouvel An, de la fermentation du vin géorgien dans les kvevri, des récipients en argile en forme d'œuf, du kimjang coréen, qui consiste à préparer et partager le kimchi, un mets essentiel dans la péninsule coréenne, sont autant de traditions à faire partager aux touristes visitant ces contrées. La diète méditerranéenne et le café turc ont aussi été retenus pour figurer au Patrimoine immatériel de l'humanité.
En Slovaquie, la musique de Terchova, un village où les performances collectives autour du chant et de la musique sont si particulières, est à découvrir, notamment à l'occasion de festivals ou de fêtes d'anniversaire. En Roumanie, c'est le rituel de Noël autour du colindat, groupe d'hommes se rendant de maison en maison à cette époque de l'année pour entonner des chants festifs adaptés à chaque habitation, qui a été reconnu par l'Unesco.
L'institution de l'ONU a aussi repéré l'artisanat traditionnel du Ger mongol et les coutumes associées déployées par les peuples nomades de Mongolie, les peintures décoratives qui ornent les habitations et le mobilier à Petrykivka, en Ukraine ou encore le savoir-faire déployé une fois par an par les Péruviens pour entretenir selon les méthodes apprises des Incas le pont Q'eswachaka sur la rivière Apurimac dans le sud du pays.