Un nouveau dossier épineux vient d’arriver sur le bureau d’Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif : celui de Translohr et de ses 941 emplois qui, faute d’un accord avec Alstom et le Fonds stratégique d’investissement (FSI) sur le montant de la cession des 85 % de sa filiale Translohr, risque de déclencher une procédure de redressement judiciaire dès lundi.
Dans le cadre de la cession de son activité phare, Translohr, le tramway sur pneus, l’industriel Lohr risque sa peau. En effet, déçu par l’offre faite par Alstom et le Fonds stratégique d'investissement (FSI) qui porterait sur un montant d’environ 35 millions d’euros, Lohr se sent lâché par ces deux repreneurs potentiels. En réalité, l’industriel avait tablé sur 60 millions d’euros afin de rembourser un prêt à court terme de 50 millions, dont l'échéance avait déjà été reportée à maintes reprises. En parallèle, il souhaitait aussi en profiter pour conforter ses autres activités, en particulier Modalohr (wagons de ferroutage) et les porte-voitures. Rejetant donc l’offre de rachat, Lohr prend ainsi le risque d’un dépôt de bilan éminent.
L’offre chinoise sème le doute
Dans les colonnes du quotidien Les Echos, la direction assure avoir déjà prévu le coup en versant un acompte de 50 % des salaires du mois de juin dès la fin de la semaine, tandis que les salaires de mai seraient pris en compte par l'AGS, le régime de garantie de versement de salaire, et versés pour la mi-juin en cas de redressement judiciaire. Pour expliquer cette situation, l’industriel affirme s’être senti contraint de négocier avec les deux repreneurs français alors qu’il aurait reçu d’autres offres, notamment chinoise. Sévèrement impacté par la crise, le groupe alsacien a déjà supprimé plus de 200 emplois depuis 2009 et pourrait se déclarer en cessation de paiement dès lundi.