La Poste suisse perd un nouveau drone en vol et renforce ses mesures de sécurité
Marges de sécurité supplémentaires. Alors que la RATP ambitionne de faire voler des drones en 2024, les expérimentations menées par la Poste suisse pour des transports de petits colis, montre que l’exploitation d’engins volants autonomes n’est pas encore prête pour un lancement à grande échelle. Pionnière dans l’exploitation de drones pour l’envoi urgent d’échantillons médicaux, la Poste suisse vient en effet de prendre des nouvelles mesures après le crash d’un engin, le 9 mai dernier. Ce jour-là, la Poste a perdu le contact avec l’un de ses drones, alors en vol au dessus d’une forêt de Zurich. L’accident n’a fait heureusement aucune victime. L’appareil effectuait une rotation à vide entre une université et l’hôpital universitaire de Zurich. Depuis plusieurs mois, la poste helvète mène deux expérimentations de transport d’échantillons médicaux sur de petites distances à Zurich et Lugano, la voie des airs permettant de gagner un temps précieux lorsque les demandes d’analyses sont urgentes. À titre préventif, tous les vols ont été suspendus jusqu’à nouvel ordre. Pareille mesure avait été prise en janvier dernier. Un drone survolant le lac de Zurich, avec des échantillons de laboratoire, avait terminé sa course dans le lac. Lors de ce premier crash, les mécanismes de sécurité s’étaient actionnés, et le drone avait activé son parachute. Rien de tel lors du second accident. La Poste a donc demandé au fabriquant de drone Matternet de renforcer la sécurité d’amarrage du parachute et d’amplifier le son strident en cas de chute, pour que les éventuels passants aient le temps de s’enfuir. De plus, la Poste a introduit des marges de sécurité supplémentaires dans les valeurs limites relatives au vent, désormais 20% plus basses que celles fixées par l’Office fédéral de l’aviation civile.
Standards de l’aviation. Consciente de son travail de «pionnier à l’échelle mondiale dans l’intérêt des patients», la Poste suisse vient de constituer un conseil d’experts. Fini le bricolage du début. Le conseil d’experts doit passer en revue l’ensemble des processus relatifs à la gestion des risques et de la sécurité. «L’objectif de la Poste est d’adapter sa gestion des risques et de la sécurité aux standards habituels de l’aviation», indique la société. Ce conseil doit regrouper des experts indépendants, le constructeur des drones Matternet, la Poste suisse et des clients.
G. H.