Lors de la présentation de ses résultats annuels 2014 ce 12 mars, le groupe Keolis a énuméré ses réalisations de l’an passé, en insistant sur son ambition de s’afficher en tant que géant mondial de l’exploitation de réseaux.
Ce jeudi 12 mars au matin, les responsables de Keolis ont fait le bilan de l’année 2014 devant un parterre de journalistes. Avec un chiffre d’affaires de plus de 5,5 milliards d’euros en 2014, soit une croissance de 9,3% (constante depuis dix ans), le groupe se voit – et compte s’installer – en haut de l’affiche du transport de voyageurs.
Jean-Pierre Farandou, président du groupe, a clairement jeté les cartes. "Il faut assumer ce que nous devenons, soutenait-il, on ne peut plus être que des fédérateurs de PME". Et d’ajouter : "Je souhaite que Keolis devienne une marque forte. Quand on rentre dans un réseau à Bordeaux ou à Brest, il faut qu’il y ait une Keolis touch".
La France embourbée dans le changement
Dans le rétro, l’activité France s’est vue éclipsée par le déploiement international de Keolis. "Il y a eu peu d’appel d’offres en 2014, en raison des élections municipales", introduisait Frédéric Baverez, directeur exécutif France. La loi sur la nouvelle organisation territoriale de la république (NOTRe) reste également un défi incertain pour l’année à venir. "Il y aura une phase de tâtonnement. D’une région à l’autre, l’organisation sera différente", reconnaissait Frédéric Baverez.
Le groupe s’est toutefois targué d’un renouvellement de DSP à Bordeaux, d’une valeur de 1,7 milliard d’euros pour une durée de huit ans. En Basse-Normandie, Frédéric Baverez a mentionné le contrat remporté pour l’exploitation des Bus Verts du Calvados et de Cherbourg. Plus à l’Est, en Alsace, il s’est félicité de l’acquisition de la société d’autocars Streibig, comptant 250 véhicules et 300 salariés.
Un palmarès tourné vers l’international
Côté international, la progression est plus offensive. Pour la première fois dans l'histoire du groupe, la part du chiffre d'affaires total réalisée à l'international (50%) est supérieure à celle de l'activité France (47%). Les 3% restants représentent la part d'Effia, l'opérateur de stationnement racheté en 2010 par Keolis.
Parmi les "victoires" hors les murs recensées en 2014, Bernard Tabary, directeur exécutif international, a évoqué le tramway de Waterloo au Canada, le réseau de Thameslink, soit 40% des trains de banlieue en région londonienne au Royaume-Uni, ou encore l’exploitation des trois lignes de Docklands Light Railway (DLR) dans l’Est de Londres.
Le réseau ferroviaire de Boston, malgré un hiver difficile – quatre tempêtes de neige successives, compte également parmi les réalisations 2014. Bernard Tabary s’est également fait fort du tramway de Gold Coast en Australie, lancé en juillet dernier et dont "la fréquentation est 10% au dessus des prévisions".
Toujours en Australie, Keolis Downer (joint-venture détenue à 51% par la groupe français) a fait l'acquisition, le 10 mars dernier, du cinquième opérateur d'autobus privé local, Australian Transit Enterprises (ATE), et de ses 1000 véhicules. Enfin le groupe s’est confortablement installé en Europe, en renforçant ses actifs en Norvège, au Danemark et en Belgique. En ligne de mire, Bernard Tabary a mentionné les "nouveaux territoires", à savoir l'Inde, la Chine et le Moyen-Orient.
Sur fond de mappemonde projetée au mur, les responsables ont affiché leur ambition de franchir le cap des sept milliards d’euros de chiffre d’affaires et des 80 000 collaborateurs (contre 60 000 aujourd’hui) d’ici 2017. "Quand on se présente, on se présente pour gagner", concluait significativement Jean-Pierre Farandou.