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Intégration tarifaire : le balbutiement français

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En direct du Congrès ATEXPO 2013. Alors que des pays tels que la Suisse  ou l’Allemagne ont développé l’intégration tarifaire avec succès, la France, elle, reste à la traîne. 

L’intégration tarifaire doit encore faire sa place sur le territoire français. Telle est l’analyse établie par Gilles Chomat, chargé de projets au Centre d’études sur les réseaux, les transports, l’urbanisme et les constructions publiques (Certu), et Anne Le Ruyet du Centre d'études techniques et de l’équipement de Lyon (Cete) lors du Congrès ATEXPO qui se déroule actuellement à Paris. Lors d’une conférence intitulée "L’intégration tarifaire, une coopération entre AOT pour un meilleur service à l’usager", les deux intervenants ont dressé un constat qui, loin d’être alarmant, montre cependant que la France doit poursuivre ses efforts si elle veut un jour rattraper ses voisins allemands ou suisses dans ce domaine. Car "la France est un pays où il y a encore très peu d’intégration tarifaire, souligne Gilles Chomat, on trouve surtout des combinaisons de tarifs, c’est-à-dire des ventes de titres de transport simultanées à un prix avantageux. Mais la mise en place d’un véritable service permettant à l’usager de circuler librement sur l’ensemble d’un réseau donné, grâce à un seul titre de transport, est encore souvent au stade de l’essai". Cet état de fait reste valable quelles que soient les autorités organisatrices qui se lancent dans l’aventure, régions, départements, communes... En effet, peu de collectivités en France ont passé le cap de l’intégration totale, comme l’ont fait Nantes ou Annemasse (Haute-Savoie). En revanche, les exemples d’intégrations tarifaires partielles sont plus nombreux. C’est le cas notamment en Ile-de-France où le titre unitaire ne permet pas à l’usager de prendre le métro à Paris et le bus en banlieue, bien qu’il existe le pass Navigo. 

Le risque d’échec

"Ces expériences françaises se construisent de manière progressive et continue, il y a des avancées sous forme de tests qui durent dans le temps, mais où il est difficile d’en sortir. Parfois même, certaines collectivités choisissent de revenir en arrière après une tentative infructueuse", constate Anne Le Ruyet. Car les relatifs échecs sont aussi un risque. A l’exemple de l’Alsace qui a mis en place un pass journée multimodal qui n’a pour le moment, pas trouvé son public. "Différentes difficultés font qu’on a souvent du mal à aller plus loin dans l’intégration tarifaire, d’autant plus qu’il aurait été nécessaire de réaliser des enquêtes en amont, qui, la plupart du temps n’ont pas été envisagées", indique Anne Le Ruyet. 

De multiples enjeux et contraintes

En effet, si l’intégration tarifaire peine encore à s’imposer sur l’Hexagone, c’est en partie à cause des contraintes qui sont liées à sa mise en place. En tête, le fait est qu’il faut un temps assez long, "parfois une année", précise Anne Le Ruyet, pour l’élaboration d’un projet qui doit, s’il veut être pérenne, être un vrai plus pour le réseau. Autre point important : une campagne d’information doit être menée efficacement pour permettre à l’usager de s’y retrouver, surtout s’il existe plusieurs types d’offres. A cela s’ajoute la nécessité de mettre en place un tarif proche de la tarification en cours sur le territoire, et de respecter le traitement d’égalité des usagers (notamment vis-à-vis du TER), quand tout le territoire n’est pas couvert. Il faut de surcroît garder en tête que même en se basant sur les tarifs existants, qui est la solution la plus simple, l’actualisation des tarifs, qui sera nécessaire, ne sera pas toujours aisée à réaliser. 

La bonne entente des autorités organisatrices

Enfin, la question des relations entre les différentes autorités organisatrices (AO) se pose également. "Pour qu’un système fonctionne, il faut à la fois que les AO conservent leur identité et que l’intégration ne soit pas trop liée à une AO en particulier. Il ne faut pas oublier qu’il sera difficile de mettre en place une intégration tarifaire efficace tant que les relations entre AOT sont en questionnement", indique Anne Le Ruyet. Pourtant, selon les deux intervenants, rien n’est encore perdu : "les collectivités doivent persévérer", car des solutions existent. L’une d’entre elles, pourrait notamment être de s’inspirer de leurs voisines allemandes et suisses. Dans ces deux pays, Gilles Chomat a mis en avant quelques clés du succès, notamment la suppression des gammes des différents réseaux et la mise en place de structures similaires d’une région à l’autre. Tout n’est donc par perdu, même si un long chemin reste à parcourir. 

Auteur

  • Shahinez Benabed
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