Suite à un préavis de grève reconductible déposé par les syndicats de la SNCM pour demain, mercredi 26 mars, Transdev use de diplomatie et se dédouane de toute culpabilité.
Transdev réagit in extremis. La filiale de Caisse des Dépôts et de Veolia Environnement, qui possède 66% des parts de la société nationale maritime Corse Méditerranée (SNCM), s’est en effet manifestée aujourd’hui, mardi 25 mars, dans un communiqué, pour réagir au préavis de grève prévu demain par les syndicats de la SNCM.
Les syndicats CGT Marins, CGT du personnel sédentaire et des officiers de la Marine Marchande, et CGT CGICT de la SNCM protestent contre le refus de Transdev d’investir dans une flotte de quatre nouveaux navires, considérée comme nécessaire au redressement de la compagnie par la direction. Invoquant une "attitude meurtrière de l’actionnaire principal", les syndicats ont appelé jeudi dernier les salariés de la SNCM à immobiliser les bateaux dans le cadre d’une grève reconductible.
Une facture pour plaidoyer
Transdev s’en défend. "Tel que [le plan à long terme de la compagnie] est proposé par la direction, il entraînerait de nouvelles pertes supérieures à 50 millions d’euros pour les deux premières années de sa mise en œuvre". L’actionnaire ajoute : "L’achat de quatre nouveaux navires engendrerait, quant à lui, un investissement de 680 millions d’euros pour lequel les financements ne sont pas aujourd’hui acquis". Transdev insiste sur les 30 millions d’euros qu'elle avait injectés à la compagnie fin 2013, et rappelle que cette dernière doit rembourser les aides d’Etat à l’Union européenne, soit 440 millions d’euros. "Transdev n’en a pas la capacité financière et cela mettrait en péril son propre avenir", affirme-t-elle. Dans ce contexte, le groupe dit renouveler son souhait de céder sa part de capital "pour une somme symbolique", et précise que "ce rappel ne constitue en aucun cas un refus d’engager des discussions".