Grande vitesse et « Speedinnov » : le choix entre… Alstom et Alstom ?
La voie pour créer le train à grande vitesse nouvelle génération a été ouverte le 17 décembre 2015 avec la création du consortium « SpeedInnov » et l’annonce faîte au plus haut niveau gouvernemental par les ministres Ségolène Royal, Najat Valaud-Belkacem, Emmanuel Macron, Alain Vidalies et le Commissaire Général à l’Investissement, Louis Schweitzer. Cette co-entreprise destinée à développer la future génération des trains à grande vitesse dans le cadre du Programme d’investissement d’avenir sera portée par Alstom et l’ADEME.
L’objectif est de développer « un train à très grande vitesse plus innovant et plus économique pour offrir une capacité allant jusqu’à 750 places » avec un coût complet de la rame optimisé grâce à une consommation énergétique réduite de 35 % et « un coût de maintenance très inférieur à celui des rames actuelles ». explique les responsables. Ce communiqué ne donne pas de précisons quand aux développements à venir de la future entreprise ce qui laisse perplexe quand le discours politico-économique ambiant exhorte les Français à faire face aux nécessités de la mondialisation.
De plus, cette démarche politico-industrielle mise en marche par l’État peut sembler éloignée des réalités du terrain de l’industrie ferroviaire française. Si l’ambition de l’excellence technologique comme celle de la protection de l‘emploi animent cette démarche, on peut s’interroger toutefois sur la raison pour laquelle les autres constructeurs ferroviaires, concurrents mais aussi parfois partenaires d’Alstom et donc tout aussi présents dans le tissu industriel ferroviaire français, n’y ont pas été associés.