Google Maps va tester la navigation en réalité augmentée
Signaux virtuels. Se diriger dans une ville en brandissant son smartphone devant soi, en ayant l’air aussi grotesque qu’un amateur de selfie (ou un chasseur de Pokémon virtuel). Sur son blog Internet dédié à l’Intelligence artificielle, Google Maps annonce qu’il va tester l’utilisation de la réalité augmentée pour améliorer la navigation en mode piéton. La filiale de Google considère que ses utilisateurs ont parfois du mal à s’orienter en ville lorsqu’ils utilisent les cartes de positionnement GPS de leur téléphone : soit parce qu’ils lisent la carte à l’envers, soit parce que la configuration étroite des rues, conjuguée aux objets magnétiques, ne permet pas de recevoir un positionnement GPS correct (de toute manière précis à quelques mètres près). Pour y remédier, Google entend faire appel à la caméra du smartphone pour filmer l’environnement de l’utilisateur et rajouter des signaux virtuels sur l’image pour indiquer la bonne direction à suivre. Une opération qui recourt à son Service de positionnement visuel (VPS), qui détermine l'emplacement d'un utilisateur à partir d’images plutôt que de signaux GPS: le VPS va comparer les images filmées par le smartphone de l’utilisateur à la base photographique répertoriée dans Street View, puis positionner l’utilisateur sur la cartographie Google Maps. Un travail de longue haleine, qui fait appel à l’intelligence artificielle.
De manière ponctuelle. «L’image prise par le téléphone au moment de la localisation peut différer des scènes capturées par Street View, parfois quelques mois plus tôt. Le feuillage des arbres ou les conditions d’éclairage peuvent changer au gré des saisons. Pour obtenir une bonne correspondance, nous avons besoin de filtrer les parties temporaires de la scène et nous concentrer sur la structure permanente qui ne change pas au fil du temps. Voilà pourquoi nous faisons appel à l'apprentissage automatique pour déterminer s’il faut faire attention ou non aux éléments filmés», explique Tilman Reinhardt, ingénieur logiciel de Google Maps. Pour l’instant, la fonction de navigation augmentée n’est offerte qu’à un nombre restreint d’utilisateurs, en mode piéton uniquement. Interdiction donc de l’utiliser à bord d’une voiture ou de tout autre engin de mobilité au risque de perturber l’attention. De même, Google souhaite que l’utilisateur n’y recoure que de manière ponctuelle, pour éviter qu’il ne marche le nez collé à son smartphone. Mais il n’est pas interdit que ce type de navigation soit un jour intégré dans l’habitacle des futurs voitures autonomes.
G. H.