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FNAUT : les usagers refusent de passer du train à l'autocar

La Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut) conteste le rapport de la Cour des comptes qui préconise d'augmenter les liaisons en autocar sur le réseau TER français. Pour elle, le train reste supérieur en qualité de service !

La Fnaut ne s’est sans doute pas fait que des amis à la Cour des comptes – ou chez les autocaristes – lorsqu'elle a donné son point de vue, le 15 janvier, sur le rapport de la vénérable institution publié en novembre 2009 et consacré au réseau TER. Ses commentaires du type "analyse incomplète" ou "conclusion trop rapide" n'ont pas dû faire que des heureux rue Cambon.

La Fédération ne veut pas envisager la fermeture de lignes ferroviaires régionales déficitaires, et refuse de considérer sur un même plan trains et autocars.


Une "régression de la qualité de service"

Alors, quand la Cour préconise de transférer sur route un certain nombre de liaisons TER peu fréquentées, la Fnaut rétorque que "le car n’offre ni la capacité à encaisser les pointes de trafic, ni la vitesse, le confort, la fiabilité de la durée du trajet, ou la sécurité du train".

Les défenseurs des usagers du transport public vont plus loin en considérant que "passer du train au car serait pour les usagers (...) une régression de la qualité de service". Peu convaincue par les conclusions environnementales de la Cour (le bilan CO2 de l'autocar serait meilleur, globalement que celui des trains TER, Ndlr) et peu sensible aux préconisations de cette dernière en matière d’amélioration des liaisons routières pour favoriser un transfert éventuel, la Fnaut campe sur son véritable attachement au rail.


Tout miser sur le fer

Les recommandations de la Fnaut pour pallier les carences actuelles du TER son nombreuses. Elle propose notamment de développer la promotion commerciale des lignes TER, d’améliorer la connexion TGV-TER par un positionnement "plus intelligent" des gares nouvelles, ou de procéder à des aménagements ponctuels sur les lignes les moins fréquentées.
Elle montre aussi du doigt certains réseaux routiers départementaux en autocar, qui "assèchent" les dessertes TER, et conclut : "Il ne faut pas disperser stupidement l’offre sur deux modes concurrents, mais la concentrer sur le train..."  

La Fnaut considère tout de même, comme la Cour, qu’une ouverture à la concurrence serait profitable en termes de réductions de coûts et d’amélioration de la qualité de service. Enfin, elle engage les régions à réduire leurs dépenses routières pour investir dans le TER.

Si les autocaristes pensaient avoir remporté une victoire lors de la sortie en novembre 2009 de ce rapport de la Cour des Comptes, ils mesurent désormais l’ampleur de la tâche qui les attend pour convaincre les associations d’usagers.

Télécharger le rapport sur le site de la Cour des comptes

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Auteur

  • Pierre Cossard
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