Inquiète du retard de l'installation des éthylotests anti-démarrage (EAD) sur les autocars en parc, la Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer (DGITM) pourrait fixer des objectifs intermédiaires d'ici à 2015.
Le point annuel sur la généralisation des éthylotests anti-démarrage (EAD) dans les autocars a réuni, le 19 janvier 2012, des membres du ministère, des industriels, des opérateurs et des permanents des instances représentatives (FNTV, OTRE et Unostra).
Or d'après le compte-rendu de la réunion que s'est procuré Bus & Car, depuis 2010, entre 8 000 et 10 000 autocars sont sortis d'usine équipés d'un EAD. En revanche, seul un cinquième du parc roulant, soit 5 000 autocars sur 65 000 auraient été dotés de l'équipement en rétrofit. Un rythme jugé trop lent, qui ne permettrait pas d'atteindre la barre de 50% d'ici à 2015.
Pas le moment de souffler
La DGITM émet deux hypothèses pour expliquer ce manque d'entrain à l'installation. La date butoir de 1er septembre 2015 serait ainsi jugée trop lointaine, incitant les transporteurs à penser qu'ils ont encore largement le temps de se pencher sur la question.
Mais la DGITM ne se contente pas de reprocher leur manque de bonne volonté aux autocaristes. Il semblerait que les deux tiers des caisses d'assurance retraite et de la santé au travail traînent des pieds pour mettre en œuvre le financement des EAD comme il avait été convenu dans le cadre de la convention nationale d'objectifs (CNO) signée en mai 2010 entre la CNAM-TS, la FNTV et l'UNOSTRA.
Vers une course à étapes
La DGITM a déjà prévu de prendre contact avec la CNAM-TS afin de comprendre où se situaient les points de blocage des financements et permettre ainsi la mise en œuvre de la CNO. Il a également été rappelé qu'il était totalement inenvisageable de reporter l'échéance du 1er septembre 2015. Or si la campagne de rétrofit ne connaît pas un coup d'accélérateur, le sprint final promet de tourner à la foire d'empoigne.
Aussi, pour éviter les bousculades dans les ateliers d'installation, la DGITM va examiner l'opportunité de compléter le dispositif actuel par la fixation d'objectifs intermédiaires de rétrofit. Les transporteurs qui voulaient souffler un tant soit peu avant de s'attaquer au "col" de l'EAD vont sans doute être contraints à changer de braquet.