Enogia turbine pour les locomotives d’Altsom Transport
La locomotive du futur semble sur de bons rails. Au cours de l’année 2015, Enogia, une PME marseillaise, a testé sa technologie basée sur une turbine (cycle de Rankine) afin de valoriser la chaleur perdue issue des gaz d’échappement pour la transformer en électricité. Cette technologie serait particulièrement pertinente sur les TER hybrides, d’après Arthur Leroux, président fondateur d’Enogia.
« Nous avons conçu le premier prototype qui préfigure une machine capable d’être installée à bord d’un TER. Notre machine a été testée durant l’année 2015 sur un banc d’essais au sein de l’IFP Energies Nouvelles et les résultats ont été considérés comme satisfaisants par nos partenaires », explique le dirigeant qui a noué un partenariat avec Alstom Transport pour intégrer sa technologie sur les moteurs diesel dans le cadre du projet Trenergy.
Un projet auquel a également collaboré le laboratoire DynFluid d’Arts et Métiers-ParisTech qui préfigure le futur dispositif à monter à bord des locomotives diesel-électriques à haut rendement énergétique. La technologie étant validée, Enogia dit être en capacité de concevoir une turbine miniature pouvant être installée sur un TER. Si Alstom Transport passe de la phase expérimentale à la phase industrielle, cela ouvrirait à la PME un marché de plusieurs centaines de locomotives à équiper.
Nombreux sont les motoristes à espérer des gains significatifs à l’intérieur de leurs moteurs et ce quel que soit le type de carburant utilisé. Cette technique peut ainsi être dupliquée sur les différents modes de transports. « Nous lançons des développements appliqués au secteur maritime. Sur les bateaux, nous pouvons espérer un gain de 5 à 10% de la consommation », précise Arthur Leroux.
Un bateau de pêche positionné en Irlande devrait embarquer courant 2016 cette nouvelle technologie. Enogia s’intéresse également au transport routier de marchandises et ambitionne d’équiper des poids lourds à horizon 2020. L’aventure de la PME a débuté à terre, sur des exploitations agricoles. « Les groupes électrogènes à biogaz (issu de la méthanisation) contribuent à générer entre 5 et 10% de revenus supplémentaires ». Ce système, développé en Allemagne, en est à ses balbutiements dans l’Hexagone.
Enogia, qui bénéficie de financements européens dans le cadre du programme LIFE, a multiplié les installations depuis 2013 de ses modules ORC (Cycle organique de Rankine) pouvant fournir de 5 à 100 kWe l’électricité (chaudière biogaz, solaire à concentration…). L’entreprise fondée en 2009 par quatre diplômés des Arts et Métiers emploie une vingtaine d’ingénieurs. Enogia a réalisé un chiffre d’affaires de près d’un million d’euros en 2015.