Le gouvernement réfléchirait à des liaisons interurbaines en autocar pour concurrencer des lignes SNCF jugées peu performantes. C'est ce qu'a indiqué le 27 janvier l'Association des sociétés françaises d'autoroutes (ASFA).
La direction des infrastructures de transport (DIT) du ministère de l'Ecologie a tout récemment contacté Autoroutes du Sud de la France (ASF) pour discuter de l'expérimentation d'une ligne routière en autocar reliant Bordeaux à Lyon via Clermont-Ferrand via l'autoroute A89. C'est ce qu'ont indiqué des responsables de l'ASFA, l'Association des sociétés françaises d'autoroute, lors de la présentation de leurs voeux le 27 janvier. "Des liaisons en car ont du sens là où la SNCF n'est pas en mesure d'assurer un service correct", a commenté Pierre Anjolras, directeur général d'Autoroutes du Sud de la France (ASF), dont le réseau comprend l'A89.
Interrogé par l'AFP, le ministère de l'Écologie assure n'avoir "pas de projet en ce sens".
Les grandes lignes en autocar soumises à autorisation
La circulation des autocars grandes lignes est encadrée en France : si elle n'est pas impossible, les sociétés intéressées doivent obtenir une autorisation spécifique, après consultation des collectivités concernées et surtout de la SNCF. La compagnie publique ferroviaire s'est le plus souvent montrée évidemment hostile.
Le député UMP Hervé Mariton milite depuis longtemps pour la libéralisation du marché des liaisons longues distances en autocar. Il faudrait pour cela passer de ce régime d'autorisation à une simple déclaration. Hervé Mariton avait déposé un amendement en ce sens à l'automne 2009, amendement rejeté par l'Assemblée nationale.
Priorité au rail... pour l'instant
"Ce n'est pas pour l'instant notre modèle de société, l'autocar remplaçant le train dans le transport interurbain, comme cela se fait aux États-Unis", avait alors réagi le secrétaire d'État aux Transports Dominique Bussereau. "Dans le cadre du Grenelle de l'environnement, nous privilégions (...) les transports ferroviaires", avait-il déclaré.
M. Bussereau avait ajouté que le gouvernement "ne (fermait) pas la porte" à la libéralisation du transport par autocar et qu'il "(confierait) au Conseil général de l’environnement et du développement durable le soin de mener une étude d’impact".