Hier l'Assemblée nationale, aujourd'hui le Sénat : tous deux ont voté en faveur de la nomination d’Elisabeth Borne à la tête de la RATP. Celle-ci a assuré vouloir s’inscrire dans la continuité du travail engagé.
Elisabeth Borne marche d’un pas assuré vers la présidence du groupe RATP. Les commissions de l’Assemblée nationale hier, 12 mai, et du Sénat aujourd’hui, ont décidé de faire confiance à l’actuelle directrice de cabinet de la ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, pour prendre la suite de Pierre Mongin au poste de Pdg de la régie des transports parisiens.
Grand oral
Elisabeth Borne, jusqu’alors restée discrète, a défendu sa candidature dans un discours très formel et avec une rigueur de métronome. Cette ingénieure issue de Polytechnique et de l’Ecole des Ponts et Chaussées a tout d’abord fait défiler sa carrière, entre administrations (préfecture de région, cabinets ministériels) et entreprises (SNCF, Eiffage).
Un parcours ambivalent qui pourrait, selon l’intéressée, "permettre à deux univers, qui ont bien besoin de dialoguer ensemble, de mieux se comprendre". Avant de rendre hommage à Jean-Claude Bailly, Anne-Marie Idrac et à Pierre Mongin, les derniers Pdg du groupe, la candidate a rappelé que "la RATP est en bonne santé", en insistant sur son ambition de lui faire "poursuivre ses performances", forte de "bases solides".
Défis et priorités
Passé ce constat, Elisabeth Borne a énuméré les différents défis à relever par le groupe, à commencer par la qualité de service. "Il faudra faire face à l’augmentation de la fréquentation, que la prochaine réforme tarifaire pourrait accroître", prédit-elle. Parmi les grandes priorités, elle précise : "La ligne 13 sera soulagée par le prolongement de la ligne 14. J’ai bien noté l’enjeu en terme de délais".
Autre grande attente des usagers : "La mise en service des rames à deux niveaux sur le RER A, et la modernisation du RER B". Côté sécurité, Elisabeth Borne suggère "en accord avec le Syndicat des transport d'Ile-de-France, de renforcer les équipes du Groupe de protection et de sécurisation des réseaux".
Quant à la perspective de l’ouverture des lignes de bus à la concurrence en 2024, Elisabeth Borne compte miser sur l’expérience du groupe en province, "notamment pour apprendre à répondre à de nouveaux appels d’offres". Autre défi à relever : le Grand Paris Express, ce métro de rocade dont l’exploitation sera également disputée par appels d’offres prochainement. "Un enjeu technique, économique et d’image", précise-t-elle.
Pari sur le bus… et le car ?
Enfin, forte de son expérience auprès de Ségolène Royal, la directrice de cabinet souhaite "faire de la RATP une référence en terme de mobilité durable". Pour concrétiser cette ambition, "je pense qu’il est très important de faire du bus un mode réellement propre", défend-elle, avant de rappeler l’échéance de 2025 pour un parc sans émission. "J’espère que les constructeurs français se mobiliseront", insiste-t-elle à ce sujet.
Elisabeth Borne évoque même le projet de loi Macron, voté hier par le Sénat. "Il y a peut-être une carte à jouer sur le marché de l’autocar interurbain", effleure-t-elle. Prochaine étape pour la candidature d’Elisabeth Borne : le Conseil des ministres où doit être annoncée sa nomination.