Bosch renonce à fabriquer ses propres cellules de batteries
Guerre des prix. Le premier équipementier européen, et premier mondial, Bosch a indiqué le 28 février qu'il ne produirait pas ses propres cellules de batterie. Cette annonce met à mal la volonté européenne d’aider à la constitution d’un ou plusieurs producteurs paneuropéens de cellules de batteries pour véhicules électriques, afin de résister à la concurrence des entreprises asiatiques. Volkmar Denner, président du directoire de Bosch, dressait déjà il y a quelques mois un constat amer : « Le marché des cellules est essentiellement aux mains de cinq fabricants asiatiques. Et avec l’évolution des technologies, il va être le théâtre d‘une guerre des prix farouche. La marge pour créer et exploiter un avantage compétitif restera très étroite. » Le premier équipementier automobile mondial a finalement lâché l’affaire : « Compte tenu des éléments dynamiques du marché extérieur que l'on ne peut que difficilement prévoir, il est impossible de dire si cet investissement serait rentable pour Bosch et, dans l'affirmative, quand il le deviendrait. »
Focalisé sur la mobilité. L’équipementier a décidé de stopper toute recherche dans ce domaine, ce qui amènera la dissolution de la coentreprise Lithium Energy and Power GmbH & Co KG (LEAP), qui étudiait des solutions dans la technologie lithium-ion. Bosch a toutefois précisé qu'il continuerait d'œuvrer avec les fournisseurs à la conception de cellules pour les batteries de véhicules hybrides ou électriques et qu'il les leur achèterait. « Pour être un acteur important de la mobilité électrique, nul besoin de produire les cellules nous-mêmes », a justifié Rolf Bulander, responsable des solutions de mobilité de Bosch. Le groupe allemand mise beaucoup plus sur le segment de la mobilité et les véhicules autonomes, qui bénéfice d’une croissance à deux chiffres. Bosch a récemment annoncé la création d’une nouvelle division appelée Connected Mobility Solutions, qui compte déjà 600 salariés.
Grégoire Hamon