Batteries européennes: la riposte s’organise d’abord en Allemagne
1 milliard d’euros pour 3 consortiums allemands. Pour contrer l’hégémonie des fabricants de batteries chinois et sud-coréens, la France et l’Allemagne se sont accordées pour faciliter l’émergence de plusieurs «Airbus des batteries» à travers le soutien de plusieurs consortiums industriels. Le ministre allemand de l’Économie, Peter Altmaier vient d’indiquer que son pays accorderait un financement d’un milliard d’euros à trois consortiums sans préciser le nom des récipiendaires. Les documents nécessaires vont être prochainement transmis à la Commission Européenne, afin qu’elle approuve ces aides d’État. La France et l’Allemagne ont déjà demandé à la Commission Européenne d’approuver des aides d’État communes et transfrontalières pour un consortium franco-allemand dans les cellules de batteries, qui regroupe notamment le Groupe PSA, sa filiale allemande Opel et le fabricant français de batteries, Saft. Les groupes Volkswagen et BMW, le fabricant allemand de batteries Varta et la startup suédoise de production de batteries Northvolt font partie des quelque 30 entreprises qui ont déposé une demande d’aide gouvernementale auprès du Ministère allemand de l’Économie.
Première batteries en 2021. Le groupe Northvolt vient ainsi de déposer deux demandes d’aides, pour une usine de batteries, mais aussi pour son projet de coopération avec le groupe Volkswagen. La startup suédoise a en effet levé mi-juin 900 millions d’euros, dont une partie abondée par le constructeur automobile allemand Volkswagen qui entre à hauteur de 20% dans son capital. Les deux partenaires devraient créer une coentreprise 50-50, afin de bâtir une usine de batteries en Allemagne, pour une capacité de 16 GWh par an qui devrait démarrer fin 2023. Mais avant cela, Northvolt compte ouvrir sa première usine de 16 GWh à Skellefteå, dans le nord de la Suède, pour une production à grande échelle en 2021. Northvolt précise avoir enregistré à ce jour des commandes d'un montant de 13 milliards de dollars jusqu'en 2030. Selon la société de consultants Mc Kinsey, il faudrait toutefois au moins 40 fois plus d’usines de ce type pour subvenir aux besoins du marché européen. Le volume de batteries qui sera nécessaire pour les véhicules électriques produits en Europe d’ici à 2040 devrait en effet s’établir à 1 200 gigawatt-heures par an, soit l’équivalent de la production de 80 méga-usine de 15 GWh chacune.
G. H.