Dans une interview accordée ce jour au quotidien Les Echos, Barbara Dalibard, directrice générale de SNCF Voyages, dévoile les grandes lignes du projet "Speed", concurrent direct des nouvelles offres Eurolines et Mégabus.
Les lignes d'autocar à longue distance ont de beaux jours devant elles, et les JO de Londres qui démarreront cet été sont dans la ligne de mire de tous ceux que ce marché intéressent. A travers le projet qui est encore nommé "Speed", la SNCF se positionne d'ores et déjà comme un concurrent de poids aux deux challengers du moment : Eurolines (filiale de Veolia Transdev) il y a quelques temps, et Mégabus (filiale low cost de Stagecoach) cette semaine, qui ont déjà dévoilé, et mis en route, leurs offres de petits tarifs pour des liaisons Paris/Londres en autocar. Pour Barbara Dalibard, directrice générale de SNCF Voyages, interviewée par Les Echos ce jour, il s'agit de se positionner dès cet été comme un acteur incontournable sur un marché prometteur, et directement concurrent de l'offre TGV de la SNCF.
Se préparer à l'évolution réglementaire
Le projet "Speed" vise aussi un second objectif : mettre la SNCF en ordre de bataille sur le marché des liaisons nationales en autocar lorsque le projet de loi sur les lignes d'intérêt national, porté par Thierry Mariani, ministre des Transports, sera effectivement adopté par la prochaine législature. En s'imposant comme un acteur de poids aujourd'hui sur certaines liaisons interrégionales autorisées dans le cadre de lignes internationales, la SNCF se prépare à l'essor d'une nouvelle offre routière en France susceptible "de prendre des parts de marché à la voiture, par rapport à laquelle l'autocar représente un moyen de transport nettement plus écologique et très sécurisé", confie Barbara Dalibard.
Un premier hub à Lille
Toujours selon Barbara Dalibard, le projet "Speed" s'appuiera d'abord sur l'ouverture d'un premier hub à Lille, qui permettra de desservir Paris, Londres, Bruxelles et Amsterdam. Visant un public de "jeunes, mais aussi de familles et de seniors", l'offre nouvelle devrait se caractériser par la qualité des prestations offertes à bord. Les 46 véhicules commandés par la SNCF - et livrés théoriquement dans les semaines à venir - sont par exemple équipés de toilettes et de Wi-Fi, et prédisposés pour accueillir deux personnes à mobilité réduite et un passager en fauteuil roulant. Enfin, grâce à sa maîtrise du cadencement, la SNCF promet de faire de la fréquence des départs "un élément important pour attirer ceux qui utilisent d'ordinaire la voiture". Un point non encore évoqué lors de l'entretien de Barbara Dalibard avec Les Echos, celui de la grille tarifaire, qui devra se montrer particulièrement compétitive face à Eurolines et Mégabus.