Iveco Bus relance la polémique et reproche au maire de Châtellerault de continuer d’affirmer que huit des 22 véhicules commandés à travers la centrale UGAP auprès de Mercedes-Benz "soient d’origine française".
La commande de 22 véhicules à Mercedes-Benz par Châtellerault à travers la centrale d’achats UGAP n’en finit pas de faire des vagues. Alors que le maire de Châtellerault avait invité le constructeur "à revoir sa politique commerciale" et répondu aux critiques d'Iveco Bus, Pierre Lahutte, responsable monde de l’activité cars et bus de CNH Industrial (Iveco Bus, Heuliez Bus...) a répliqué.
Il explique "ne pas pouvoir admettre son affirmation de l’origine française attribuée aux véhicules commandés, en particulier pour les cars Intouro, fabriqués en Turquie. Quant aux autobus Citaro, il s’agit simplement d’assemblage final d’éléments arrivant d’Allemagne, tandis que les autobus Iveco Bus sont intégralement conçus et fabriqués dans l’usine d’Annonay et bénéficient du label Origine France Garantie". Le responsable soutient par ailleurs "avoir cherché à joindre Jean-Pierre Abelin sans succès depuis plusieurs mois, alertés par nos équipes commerciales."
La centrale d’achat AGIR plutôt que celle de l’UGAP
A propos du recours à un achat à travers la centrale UGAP motivé par le double avantage de réduction de temps et de coût, Pierre Lahutte rétorque que "l’économie réalisée de 170 000 euros ne porte que sur le budget prévisionnel alors qu’elle aurait pu atteindre jusqu’à 300 000 euros sur une commande de cinq millions d’euros par le biais de la CATP, la centrale d’achat du groupement Agir, dont les frais de commission sont moins élevés, avec 1% au lieu de 2,5 à 6% pour l’UGAP." Contrairement à cette dernière, l’offre Iveco Bus n’est que partiellement référencée dans la centrale UGAP (BHNS et GNV). "Cela aurait permis de nous donner une chance, en nous mettant en concurrence d’autant que nous avions une relation historique avec Châtellerault, liée à la présence de deux de nos usines à proximité".
"Cinq cents salariés à l’usine Magnetti-Marelli"
Enfin, Pierre Lahutte maintient son argument de la contribution de filiales du groupe à l’économie locale, notamment le versement transport (VT), mais cite la présence d’une autre usine sur le territoire de la collectivité pour le justifier. "Si, comme l’a déclaré Jean-Pierre Abelin, les Fonderies du Poitou ne contribuent pas au VT car elle sont situées dans une commune voisine, dont nous souhaiterions d’ailleurs le rattachement afin de faire bénéficier nos salariés d’un service de transport public. En revanche l’usine Magnetti Marelli, également détenue par le groupe, se situe bien avec ses 500 salariés sur sa commune et contribue à ce titre au VT".
Reste à savoir comment Jean-Pierre Abelin et les élus de l’agglomération accueilleront l’invitation du groupe "formulée par l’intermédiaire des directeurs des sites Teksid-Fonderies du Poitou et Magnetti Marelli, de rencontrer Jean-Pierre Abelin pour discuter des achats des collectivités locales et de l’impact qu’ils peuvent avoir sur le tissu industriel, local, régional et national". Contacté, Mercedes-Benz n'a pas souhaité commenté.