Chères lectrices, chers lecteurs,
Pourquoi une newsletter consacrée au covoiturage express ? Ces premières années du XXIe siècle ont connu l’apparition de technologies innovantes et puissantes que ce soit dans le domaine de la mobilité, des communications et des échanges de données.
La route s’inscrira évidemment dans ce mouvement. C'est d'ores et déjà visible dans les transports publics urbains, mais pas seulement: il a certes fallu du temps pour qu'on reparle de cars express, mais maintenant, c'est fait, grâce au rapport de François Durovray, président du département de l'Essonne, et bientôt des décisions d'IDFM. C'est un bel exemple. Par l'ampleur des projets proposés, même si de belles réalisations antérieures existent ailleurs en France.
Des contrepoints
Pour observer le mouvement global qui affecte la mobilité, on dispose d’arrêts sur image. Mais il n’y a pas de film. Des récits nécessairement parcellaires existent - aucune œuvre complète -, et cela va durer. Celui, récent, des cars express ne rend pas justice à l'efficacité de nombre de lignes régulières développées par les départements, puis les régions. Qu'importe, le "haut niveau de service" arrive à son heure.
Le suivi des innovations des marques réintroduites dans le contexte plus général des politques publiques menées en faveur des solutions alternatives à la voiture particulière est nécessaire; il inclue à présent le covoiturage. Pour parvenir à appréhender ces évolutions, nous élargissons donc nos investigations-et nous vous offrons des "contrepoints". D’où cette newsletter que nous consacrons au covoiturage. Elle est la version augmentée d'un angle que nous avons choisi pour traiter aussi de ce qui se passe dans l'écosystème complet des solutions alternatives à l'autosolisme.
Le contrepoint ici est double: au sein du mode routier, la voiture plutôt qu'un transport collectif; une approche, en contrepoint d'une autre, à propos du covoiturage courte distance versus longue distance. Et il est lui aussi "express", comme les autocars à haut niveau de service, donc il s'appuie, pour son développement, sur la tech, et quelques infrastructures. Les agglomérations sont impliquées, mais les sociétés d'autoroute aussi, même si, à présent, on les malmène parce qu'elles réalisent des "superprofits". La proposition de loi services express régionaux métropolitains * nous en a donné l’occasion.
Une proposition de loi et tous les modes
Lorsque Bus et Car Connexion a été relancé, nous avons dit, le "mode routier d'abord". Certes pas de manière exclusive, mais parce que le lieu, et le moment, s'y prêtaient naturellement. Il faut compter sur la complémentarité des modes, mais aussi, leur compétition dans les médias qui en parlent, la presse qui privilégie parfois le ferroviaire. Au point qu'on puisse dire "la route a mauvaise presse"?
Mais les objectifs politiques, qui découlent de notre stratégie bas carbone, sont bien connus. Des transports collectifs, des approches multimodales. Cela doit se produire. Mais grâce au train, uniquement? On est dubitatif. Un exemple. « En conclusion, comme l’affirme une étude récente du cabinet Deloitte que nous avons contacté pour vous, chaque trajet décarboné compte ». Cette étude ne vise que le report modal - significatif, évidemment - vers le ferroviaire, en jugeant qu’il est nécessaire pour que la France atteigne son objectif de neutralité carbone. « Pour y parvenir, des investissements importants doivent être réalisés pour permettre « un choc d’offre » mais cela prendra du temps. Afin d’apporter des réponses rapides, les opérateurs et Autorités Organisatrices ont tout à gagner à davantage tourner leur attention vers ceux qui n’utilisent pas ou peu le train. Cela suppose une stratégie marketing résolument orientée « voyageur B2C » et non « usager captif ». Les acteurs du ferroviaire y sont-ils prêts ? ». La question achève la présentation de l’étude. Est-elle purement réthorique?
-----*La proposition de loi SERM --------------------
Le Sénat a amendé et adopté en 1ere lecture le 23 octobre dernier la proposition de loi relative aux Services Express régionaux métropolitains # SERM qui est renvoyée devant l’Assemblée nationale.
Les apports
Afin d’assurer une équité territoriale, le Sénat a rendu systématique l’inclusion d’une offre de cars à haut nvieau de service (ou cars express) dans les SERM, au profit notamment des territoires les plus éloignés du centre des métropoles.
Le Sénat a également renforcé le caractère multimodal des Serm en y incluant les réseaux cyclables et, le cas échéant, le coivoiturage et l'autopartage.
Pour éviter toute recentralisation de cette réorganisation des transports, le rôle des collectivités territoriales, au premier rang desquelles les régions, a été renforcé dans le processus de labellisation des SERM et dans la désignation de la Société du Grand Paris (SGP) comme maître d’ouvrage.
Le Sénat a prévu l’organisation d’une conférence nationale de financement sur les SERM d’ici le 30 juin 2024.