Statuant le 9 novembre sur un recours engagé par la ville de Mitry-Mory, le tribunal administratif de Montreuil a annulé une partie de l’arrêté préfectoral autorisant le chantier de cette infrastructure ferroviaire, qui doit relier Paris (gare de l’Est) à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle. Selon l'AFP, outre la protection d’espèces animales menacées, le tribunal administratif remet en question le caractère «indispensable» de CDG Express, qui ne répond pas à des «raisons impératives d’intérêt public majeur». Autre argument à l’appui du jugement : les répercussions de la crise sanitaire sur le trafic aérien ne justifieraient plus la mise en service d’une telle desserte directe, la demande étant devenue quasi nulle, alors que les perspectives de reprise restent floues.
Cette décision illustre l’opposition radicale d’une partie des territoires franciliens au projet CDG Express, considéré comme une ligne réservée aux passagers les plus favorisés (touristes internationaux et clientèle d’affaires), et dont la réalisation entre en «concurrence» avec l’amélioration du RER B. Les nécessités de ce chantier à 2 milliards d’euros ont des répercussions sur l’exploitation quotidienne de cette ligne, déjà très affectée par les retards et les dysfonctionnements. De nombreux élus franciliens, à l’instar de Valérie Pécresse, présidente de la Région, reprochent aussi à l’État de privilégier CDG Express, au détriment de l’amélioration des RER B et D. Le projet Nexteo de modernisation de la signalisation, estimé à 900 millions d’euros, attend notamment la confirmation de son financement dans le cadre du futur Contrat de plan État-Région.