Embouteillages. 300 cars de tourisme, arrivés par convois de 50 à 100 véhicules par l'ouest, le sud et le nord de la capitale, se sont retrouvés mercredi matin au centre de Berlin, paralysant la circulation dans le centre-ville. Les cars ont défilé au ralenti devant le siège du parti d’Angela Merkel, la CDU, pour terminer leur course devant la porte de Brandebourg, le symbole de la capitale. Les véhicules, klaxonnant et ornés de slogans tels que «A l’aide», ou «Le lockdown est notre mort», sont entrés dans Berlin vers 8h. Thomas Kaden, 57 ans, un entrepreneur de Plauen (ex-RDA), est à l’origine de la manifestation. «Tout ce que j’ai construit depuis la chute du Mur est sur le point de s’écrouler. Je ne suis pas prêt à disparaitre avec le coronavirus!», s’insurge l’entrepreneur qui exige des compensations financières pour la suspension de son activité, avec l’interdiction des voyages de tourisme décrétée le 18 mars pour l’ensemble du pays.
Plan de soutien en discussion. Les entreprises du secteur, pour la plupart des PME, comptent quelques 20.000 bus de tourisme en Allemagne. «Le secteur est ruiné par l’interdiction des voyages de groupes, qu’il s’agisse de classes, d’associations ou de clubs du troisième âge», souligne les fédérations BDO, Gütergemeinschaft Buskomfort et IBV. «Les programmes adoptés jusqu’ici par le gouvernement n’apportent rien. Nous avons besoin d’aides non remboursables, et de la reprise au niveau national des voyages en cars.» Les PME du secteur bénéficient pour l’heure essentiellement de crédits garantis par l’Etat. Le ministre des Transports a entamé des discussions avec le ministère des Finances mi-mai, en vue d’attribuer une aide au secteur. Mais aucun détail n’a pour l’heure filtré sur la répartition de cette enveloppe qui pourrait atteindre 170 millions d’euros, à partager entre les PME du tourisme et les entreprises publiques de transports en commun. Le Land du Bade-Wurtemberg a par ailleurs annoncé vouloir débloquer une enveloppe de 40 millions pour les entreprises de transport de tourisme par car de la région. Le fédéralisme, qui permet ainsi à certaines entreprises de bénéficier d’aides supplémentaires, a également des conséquences sur l’activité, les Länder autorisant en ordre dispersé la reprise des voyages de tourisme en car.
N. V.