Fin du monopole du masque. En vigueur en Ile-de-France depuis le 28 août, « la généralisation du port du masque est une excellente nouvelle, les transports ne seront plus stigmatisés », indique à Bus&Car le président de l'UTP, Thierry Mallet. Même analyse de Jean-Pierre Farandou, PDG du groupe SNCF lors d’un déplacement à Orléans, le 25 août: « Le masque ne sera plus une barrière pour l’accès aux transports collectifs et on peut tabler, avec l’automne, sur le retour de certains cyclistes et automobilistes. » L’enjeu de la rentrée est la poursuite de la reconquête des voyageurs. « En juin, la fréquentation des TER représentait 55% du même mois de 2019, en juillet-août, nous en sommes à 75% », déclare Franck Lacroix, directeur des transports régionaux à la SNCF. Sur la longue distance le groupe a limité la casse avec un recul de 15 % du nombre de billets TGV et Intercités vendus. La dynamique est bonne également chez Keolis. « La reprise est en moyenne entre 70 et 80 % par rapport aux mois de l’été précédent, précise la société. Au 30 juillet, la fréquentation s’établissait à 75-80% à Rennes, à 82% à Dijon et 72% à Nancy. La tendance à Lyon sur le mois d’août est proche de 90% ». Chez Transdev, le PDG Thierry Mallet signale « une bonne orientation dans une ville touristique comme Rouen ». Faute de touristes étrangers, le retard de fréquentation reste en revanche marqué pour la RATP, mais le groupe va retrouver de la capacité pour la rentrée avec la fin de condamnation d'un siège sur deux.
Attente du plan de relance. Pour les opérateurs, l'avenir se joue à court terme. Le plan de relance globale que le gouvernement divulguera le 3 septembre servira à jauger l'influence de l'UTP et des transports en général. Pour l'instant, les acteurs se disent dans le flou. « Dans la plupart des pays où Transdev est présent, les transports publics ont eu droit à un plan d'aide: 6 milliards d'euros en Allemagne partagés entre l'Etat et les Länder, 25 milliards de dollars aux Etats-Unis », plaide Thierry Mallet.
M. F.