Valérie Pécresse met la pression. La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a annoncé le 9 juin sur France Info «un plan d’urgence pour le ferroviaire et tous ceux qui font du transport en commun; on va les aider». Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué aux Transports, travaille sur le dossier, de manière à ce que les voyageurs ne soient pas obligés de payer de la facture du Covid, a-t-elle précisé. La veille, à l’issue d’un conseil d’administration d’Ile-de-France Mobilités, Valérie Pécresse avait déclaré que l’autorité organisatrice francilienne suspendait ses versements aux deux principaux opérateurs du territoire, la SNCF et la RATP. Il s’agit de 200 millions d’euros par mois pour chacun des deux transporteurs. Les montants dûs aux entreprises en contrat sur les réseaux de grand couronne (Optile), qui représentent un cumul de 80 millions d’euros mensuels, continueront à être acquittés par IdFM, de façon à ne pas fragiliser les PME concernées. La présidente de la Région entend par là faire pression sur le gouvernement, afin d’obtenir de la part du gouvernement des compensations financières à la hauteur des pertes générées par le Covid: la baisse du versement mobilité se chiffre à un milliard d’euros, tandis que le manque à gagner atteint 1,6 milliard du côté des recettes commerciales. L’Etat a proposé une enveloppe de 425 millions d’euros, jugée insuffisante par la région Ile-de-France.
Menace de réduction de l'offre... Des contraintes budgétaires qui pourraient peser sur les capacités d’investissement, et donc sur le développement des réseaux, si l’Etat refuse son aide. Autre piste: augmenter les tarifs. En Ile-de-France, cet «impôt Covid» ferait grimper l’abonnement mensuel de 20 euros. Dernière hypothèse : réduire l’offre… pas question pour Valérie Pécresse, qui juge cette décision en « contradiction totale avec le tournant écologique » voulu par le gouvernement. Dans le reste de la France, les autorités organisatrices de transport public ont perdu environ 520 millions d’euros chaque mois durant le confinement, uniquement du fait de la baisse du versement mobilité, calculé sur la masse salariale des entreprises de plus de 11 salariés. A Lyon par exemple, en comptant les pertes de recettes commerciales, le manque à gagner atteint déjà 125 millions d’euros. Le 7 juillet, les partenaires des États Généraux de la Mobilité Durable (FNAUT, FNTV, GART, Régions de France, TDIE et UTP) ont adressé un courrier au Premier ministre, insistant sur la nécessité d'un plan d'urgence pour les transports publics.