Le transport régulier conventionné représente 70% du parc et de l’activité des Transports Darbier, localisés sur Montargis (Loiret). Le point avec son dirigeant, Cyril Darbier, à quelques heures de la reprise des services après le déconfinement.
Bus&Car Connexion : Comment va s’opérer cette reprise du transport scolaire ?
Cyril Darbier : On nous annonce une reprise théorique, en grande majorité pour le mardi 12 mai ou le jeudi 14 mai pour les dessertes d’écoles primaires, à laquelle nous nous sommes activement préparés pendant le week-end prolongé. En secteur vert, nous nous apprêterons à desservir les collèges la semaine suivante. Les lignes régulières commerciales interurbaines seront elles aussi opérationnelles dès ce lundi 11 mai. Nous nous sommes alignés sur la préconisation d’une personne sur deux par banquette, même si c’est inférieur au mètre. Nous avons mis l’accent sur l’adaptation des procédures et équipements sanitaires. Les élèves reprendront les cours progressivement par niveau, en fonction des possibilités de télétravail et de la volonté de leurs parents. De mon point de vue, il aurait été plus simple d’effectuer une alternance par demi-journée plutôt que par journée entière, ce qui aurait permis d’avoir des élèves à transporter dans chaque sens lors d’une dépose/reprise en aller/ retour de mi-journée, un dispositif optimisé avec des budgets kilomètres qui n’ont pas été consommés lors des semaines passées. La priorité a semble-t-il porté sur la restauration scolaire, ce qui permet de proposer des repas équilibrés aux élèves, notamment pour les enfants qui n’ont pas la chance d’en profiter à la maison. C’est également plus pratique pour les parents qui souhaitent travailler sur une journée complète…
BCC : Savez-vous combien d’élèves vous allez transporter pour cette reprise après la période de confinement ?
C. D. : Il n’y a pas eu de véritable dialogue entre les collectivités et l’Éducation nationale, ou de manière très tardive pour les décisions d’organisation. De ce fait, nous n’avons obtenu que des tendances générales à 45% d’intention du retour à l’école. Seulement, les répartitions par classe ne correspondent pas forcément aux répartitions par circuit scolaire. Ce sera donc comme une rentrée de septembre, avec parfois plus de voyageurs aux arrêts que de places et donc des sureffectifs possibles. Les premières semaines, il faudra être capables soit de pouvoir faire patienter les élèves, notamment ceux qui sont en bout de ligne, le temps d’effectuer une double rotation, soit d’accepter temporairement des élèves côte à côte, s’ils sont équipés de masques, et avec les mains nettoyées au gel hydroalcoolique mis à leur disposition dans l’aire de montée de nos véhicules.
BCC : Comment envisagez-vous la suite jusqu’à l’été, ainsi que pour la rentrée de septembre ?
C.D. : Cette rentrée post-confinement constitue un galop d’essai, on va s’organiser dans le flou encore pendant quelques semaines. Nos capacités d’adaptation vont être sollicitées. Mais pour la rentrée de septembre, nous ne pourrons pas doubler les moyens s’il faut continuer à occuper une place sur deux. La marge sera faible car dans l’interurbain, les calculs sont souvent effectués sur la base d’une occupation maximale des 63 places. Le dialogue avec nos autorités organisatrices doit nécessairement passer en mode «agile» avec une communication efficace et la recherche d’une adaptation rapide. Les analyses économiques sont également au programme pour affiner l'accompagnement financier pendant cette période si particulière. Les clauses contractuelles, dans leur grande majorité, ne prévoyaient pas pareille situation épidémique, ni le financement des temps de main-d’œuvre et du matériel de nettoyage assainissant passé en mode intensif.
Recueilli par G. H.